Alors que certains représentants politiques réclament des actions rapides et tangibles, Emmanuel Macron a affirmé son intention de « poursuivre l’investigation », avant de formuler une réponse aux récents troubles urbains.
À la suite d’une semaine de agressions urbaines et de déprédations, Emmanuel Macron a déclaré mardi la préparation d’une loi pour accélérer la restauration suite aux dégâts causés aux bâtiments, à l’aménagement public et aux moyens de transport. Toutefois, pour l’instant, l’approche d’action reste incertaine. Une chose est presque certaine : il n’y aura pas de nouveau plan pour les banlieues. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, dit devant les députés que « L’unité de la nation ne sera pas achetée à coup de milliards ».
Afin d’aborder les causes sous-jacentes, Emmanuel Macron souhaite prendre son temps. Le président, lors de sa réunion avec les maires le mardi 4 juillet à l’Élysée, a affirmé sa volonté de « continuer à approfondir » la question de la justice des mineurs et n’est pas « satisfait » concernant la situation du logement.
Pénaliser les familles « dès la première infraction »
Emmanuel Macron semble néanmoins avoir identifié un point central : la responsabilité parentale. Le président veut toujours pénaliser financièrement les familles qui commettent une « première infraction » selon ses propres termes. Il a en effet mentionné à des officiers de police qu’il a rencontrés lundi soir à Paris qu’il envisageait d’« imposer une sanction financière minimale dès la première erreur » commise par leur enfant par l’application d’une mesure « au cas par cas » et pas forcément par des suppressions d’allocations familiales.
« Il y a des stipulations dans le code pénal qui permettent de sanctionner financièrement ceux qui n’assurent pas leurs responsabilités parentales », explique Sacha Houlié, député Renaissance et président de la commission des lois. « Au lieu de perdre du temps à essayer de réinventer la roue, je pense qu’on peut utiliser ce qui est déjà en place, ce qui est insuffisamment fait. » En substance, pas besoin de nouvelle loi.
Retour à la polarisation droite-gauche
Une tentative de mettre fin au débat qui commence à surgir au sein de la majorité visant à légiférer de nouvelles dispositions pour répondre à ces violences. Cependant, certains dans la majorité éprouvent le désir d’intensifier les mesures, puisqu’ils sont confrontés à une droite pressante. « La suspension des aides, en particulier les allocations familiales, lorsqu’il n’y a pas de réciprocité de devoir que les parents doivent exercer vis-à-vis de leurs enfants, est un débat tout à fait légitime. »
Que les nuances soient légitimes ou nocives, elles existent toutes au sein de la majorité et, comme souvent, ramènent le clivage droite-gauche. La députée Les Républicains de Paris, Astrid Panosyan, propose plutôt de voir comment on peut aider les parents à remplir leur rôle : « On ne peut pas tout déléguer à l’école, à l’éducateur, au frère aîné ou au médiateur. »
D’autres députés prônent une approche plus sociale et suggèrent de travailler sur le lien entre les jeunes et les policiers, par le biais d’associations. Mais tous les élus s’accordent sur un point : des réponses seront nécessaires et peut-être plus rapidement que ce qu’Emmanuel Macron envisage.