Depuis le début du mois de juillet, les membres de la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille ont décidé de se mettre en grève afin de revendiquer un traitement respectueux et la perspective d’une régularisation. Ces compagnons, qui font partie de cette communauté d’entraide et de solidarité, estiment qu’il est nécessaire de se mobiliser pour faire valoir leurs droits et obtenir des conditions de travail décentes. Ils aspirent à être traités avec dignité et à pouvoir envisager un avenir plus stable grâce à une régularisation de leur statut. Cette grève est ainsi une manifestation de leurs revendications, une manière de faire entendre leur voix et de lutter pour une amélioration de leurs conditions de vie. Malgré les difficultés rencontrées, ces compagnons restent déterminés et unis dans leur combat pour une meilleure reconnaissance de leur travail et de leur contribution à la communauté Emmaüs. Ils espèrent ainsi que leur action collective permettra d’engager des négociations et des discussions, afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tous. Cette grève est donc un moyen pour ces compagnons de se faire entendre et de revendiquer leurs droits, dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie et de travail au sein de la communauté Emmaüs.
Des travailleurs sans papiers en grève et se sentent exploités. L’antenne d’Emmaüs à Saint-André-lez-Lille (Nord) est l’objet d’une enquête pour « traite d’êtres humains » et « travail dissimulé », a annoncé le parquet de Lille le vendredi 14 juillet. Cette enquête a été ouverte en mai et confiée à la Brigade mobile de recherche zonale et à l’Office central de lutte contre le travail illégal, a précisé le parquet, confirmant ainsi l’information de Street Press.
L’organisation caritative a réagi en déclarant dans un communiqué : « Nous allons lancer un audit externe dans les plus brefs délais. » Elle a ajouté que les faits évoqués, dont elle n’avait pas connaissance, sont particulièrement graves et choquants, s’ils sont avérés. Emmaüs France a également demandé aux responsables locaux de mettre en retrait la directrice de la communauté concernée, Anne Saingier, afin de garantir la protection des personnes accueillies ainsi que celle de cette dernière, actuellement au centre de tensions grandissantes.
Des compagnons de la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille sont en grève illimitée depuis début juillet pour demander un traitement digne et des perspectives de régularisation. Ces grévistes, qui sont tous en situation irrégulière, sont hébergés depuis plusieurs mois voire plusieurs années dans cette communauté et affirment avoir travaillé dans des conditions difficiles, avec l’espoir d’être régularisés après trois ans de travail. « Ils nous traitent ici comme des cochons », déplore un Guinéen de 28 ans, préférant rester anonyme. Il explique : « Je travaille du mardi au samedi, de 08h00 à midi et de 13h00 à 17h00, pour un total de 40 heures de travail par semaine… avec un salaire mensuel de 200 euros, dont 50 euros pour le loyer et les charges. »
Un autre compagnon, originaire du Congo-Brazzaville, ajoute : « Récemment lors d’une réunion, Anne Saingier nous a dit qu’il n’était plus sûr de bénéficier d’une régularisation au bout de trois ans (…) qu’on peut faire cinq voire 10 ans. C’est là que les gens ont commencé à se réveiller. »
Emmaüs France souligne dans son communiqué que les membres des communautés ne sont pas des « employés ou salariés », mais plutôt des « travailleurs solidaires » qui sont nourris, logés et perçoivent une allocation mensuelle. L’association ajoute que ceux qui vivent dans ces communautés depuis au moins trois ans peuvent obtenir une carte de séjour temporaire, mais que la décision revient aux préfets même si les communautés soutiennent ces demandes.