Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur une collecte de fonds en ligne mise en place par une personnalité médiatique d’extrême droite qui a permis de récolter 1,6 million d’euros pour le policier qui a abattu Nahel Merzouk lors d’un contrôle routier et fin juin.
Le procureur de Paris a déclaré mercredi avoir ouvert une enquête sur la collecte de fonds GoFundMe après que la famille de Merzouk a déposé une plainte légale pour fraude.
La plainte allègue que l’organisateur de la collecte de fonds, le commentateur d’extrême droite Jean Messiha, a trompé les donateurs, et toute personne ayant reçu les fonds se rendrait coupable de participation à la fraude.
« Nous saluons la rapidité de la décision du procureur », a déclaré Yassine Bouzrou, l’avocat de la mère de Merzouk, à l’agence de presse AFP.
Après que le policier a été inculpé d’homicide volontaire pour la fusillade mortelle à bout portant lors d’un contrôle routier le 27 juin et placé en détention, Messiha a mis en place la collecte de fonds, qu’il a qualifiée de « symbole historique de la générosité nationale » en soutien aux forces de sécurité. .
La collecte de fonds a été clôturée au bout de quatre jours seulement, le 5 juillet, à la suite de plaintes de personnes indignées par la fusillade, qui a soulevé – une fois de plus – des problèmes de violences policières et de racisme et déclenché cinq jours de violences urbaines et d’émeutes.
En vertu de la loi française, il est illégal de collecter des fonds pour payer des frais de justice, des amendes ou des dommages-intérêts résultant d’affaires pénales.
Un porte-parole de la société américaine GoFundMe a déclaré à l’AFP que la collecte de fonds n’avait pas enfreint ses règles car l’argent était destiné à la famille de l’officier, plutôt qu’à l’officier lui-même.