Dans l’attente d’un changement imminent au sein du gouvernement d’Elisabeth Borne, la spéculation bat son plein sur qui seront les chanceux et les délaissés. La question se pose à propos de l’origine du terme « maroquins » utilisé en référence aux portefeuilles ministériels. Quelle est donc la genèse de ce mot ?
Les négociations se poursuivent entre le Palais de l’Élysée et Matignon au sujet du remaniement très attendu qui doit être dévoilé le 20 juillet en cours de journée. Les décisions finales seront prises par le chef d’État, qui prône des « ajustements », en concertation avec sa Première Ministre, qui prône une réorganisation plus profonde du gouvernement.
ÉDITO. Emmanuel Macron, après six années de réformes réactives, cherche désormais à gagner du temps avec le remaniement
Face à l’incertitude qui règne parmi l’équipe en place, le Président de la République appelle à la « sérénité » et à un « esprit de groupe ». Comme c’est toujours le cas lors d’un remaniement, certains ministres vont conserver leur fonction, d’autres vont obtenir une promotion, tandis que d’autres seront écartés. On pourra voir des ministres obtenir des responsabilités plus larges, ou à l’inverse, en perdre. On utilise aussi l’expression « maroquins ministériels » pour désigner ces postes.
Un terme emprunté au domaine de la maroquinerie
Le Larousse défini le maroquin comme un « type de cuir de chèvre, travaillé par tannage végétal, et utilisé principalement dans la fabrication de produits de maroquinerie et de reliure« . Le terme vient du pays du Maroc, d’où était initialement importé ce type de cuir, à partir du XVIe siècle.
C’est un « cuir, de chèvre ou de bouc, travaillé par tannage » duquel on peut confectionner un « portefeuille, une mallette« , selon l’Académie française. Le site spécialisé « Tout en cuir » mentionne qu’il a été « jadis vu comme le plus précieux des cuirs« .
Le terme a par la suite été adopté au sens figuré dans un registre familier, pour signifier « poste ministériel ». Par exemple, on peut dire d’un membre du gouvernement, d’un député, etc., qu’il « a obtenu un maroquin aux Affaires étrangères« . En tant que cuir de qualité, le maroquin symbolise ici la préciosité du poste et l’importance des dossiers qui y sont associés, figurativement placés à l’intérieur de ce « portefeuille », ou en l’occurrence, dans un porte-documents.