La police des polices a interrogé les deux agents de police impliqués dans l’incident, y compris celui qui a fait feu sur l’adolescent âgé de 17 ans, ainsi que les passagers de la voiture, qui ont respectivement 14 et 17 ans. Les déclarations des différents témoins divergent, notamment en ce qui concerne les raisons qui ont poussé le véhicule à repartir.
Une semaine après la tragédie, l’enquête est toujours en cours afin de déterminer les circonstances exactes de la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont recueilli les témoignages des principaux acteurs impliqués dans cette affaire. Les versions divergent notamment sur la raison pour laquelle Nahel a redémarré après que son véhicule a été immobilisé.
Les policiers affirment avoir arrêté la Mercedes dans laquelle circulait Nahel en raison de sa conduite sur une voie de bus à grande vitesse et de l’âge jeune des passagers. Les fonctionnaires ont tenté d’effectuer un contrôle en se positionnant à côté du véhicule à un feu rouge. Cependant, la voiture a grillé le feu rouge et les policiers l’ont poursuivie à travers Nanterre, constatant plusieurs infractions au Code de la route, dont une traversée de passage piéton. Le véhicule s’est ensuite retrouvé bloqué dans les embouteillages, moment où les policiers ont tenté de l’interpeller.
Selon les policiers, ils ont ordonné au conducteur de s’arrêter en se plaçant à gauche de la voiture. Après avoir sorti leurs armes pour dissuader Nahel de redémarrer, l’un des policiers a tiré lorsqu’il a constaté que le véhicule avait à nouveau bougé. Le policier justifie son geste par la volonté d’éviter une nouvelle fuite du véhicule et le comportement routier dangereux du conducteur.
Le passager avant, témoin de la scène, a livré sa version des faits aux enquêteurs. Il affirme qu’un policier a demandé à Nahel de baisser sa fenêtre et lui a dit de couper le moteur, sinon il le frapperait. Un autre policier serait ensuite arrivé et aurait également frappé Nahel, avant de se positionner face à lui, au niveau du pare-brise. Le témoin affirme que le premier policier a pointé son arme sur Nahel en le menaçant de lui tirer une balle dans la tête, tandis que le second aurait dit de le « shooter ». Nahel aurait alors reçu un troisième coup et aurait involontairement enfoncé l’accélérateur, provoquant un accident.
Le passager arrière, âgé de 14 ans, raconte dans une lettre qu’il était sur le chemin du collège lorsqu’il a croisé Nahel à bord de la Mercedes. Ce dernier lui a proposé de l’emmener passer les épreuves du brevet. Lorsque les policiers ont demandé au véhicule de s’arrêter, Nahel a refusé. Le passager arrière confirme la version du passager avant selon laquelle les policiers ont pointé leurs armes sur Nahel et l’ont frappé. Il affirme également que l’un des policiers a dit qu’il allait lui tirer une balle dans la tête. La voiture aurait redémarré toute seule après avoir été touchée par le tir.
Ces différentes versions des faits alimentent l’enquête qui se poursuit afin de faire toute la lumière sur ce drame. Pour l’instant, le policier qui a tiré a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.