La France a décrit samedi les remarques d’un comité de l’ONU affirmant que les forces de l’ordre en France avaient eu recours au profilage racial et à une force excessive en réponse aux récentes émeutes comme « sans fondement ».
« Tout profilage ethnique par les forces de l’ordre est interdit en France », a noté le ministère des Affaires étrangères, ajoutant que « la lutte contre les dérives du profilage racial s’est intensifiée ».
La 🇫🇷a pris connaissance de la déclaration du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale : des propositions excessives, que la 🇫🇷 conteste. Le Comité oublie les violences injustifiables contre les forces de l’ordre, les élus et les services publics.
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— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) 8 juillet 2023
Une commission de l’ONU a demandé vendredi à la France de veiller à ce que l’enquête sur le meurtre de Nahel, l’adolescente abattue par la police près de Paris, soit « approfondie et impartiale », et a appelé à l’interdiction du profilage racial.
Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), composé de 18 experts indépendants, s’est inquiété du profilage racial et de l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre.
Les experts ont également condamné « le pillage et la destruction de biens privés et publics ainsi que les informations faisant état d’arrestations massives et de détentions de manifestants ».
Le comité de l’ONU a déclaré qu’il se félicitait de l’ouverture d’une enquête sur les circonstances qui ont conduit au meurtre de Nahel, dont la mort a déclenché une éruption de violence en France.
« La France (devrait) veiller à ce que l’enquête sur les circonstances qui ont conduit à la mort de Nahel M. soit approfondie et impartiale (…) poursuivre les auteurs présumés et, s’ils sont reconnus coupables, les sanctionner », a-t-elle déclaré.
Il a également appelé la France à « adopter une législation qui définit et interdit le profilage racial ».
Le gouvernement français a également interdit des dizaines de marches contre les violences policières prévues dans différentes régions de France, ainsi qu’un rassemblement à la mémoire de feu Adama Traoré, tué en juillet 2016.
Traoré, qui était noir, est décédé en garde à vue en 2016, déclenchant plusieurs nuits d’émeutes.
Les autorités ont dit craindre de voir des marches raviver les troubles récents qui ont englouti le pays.
(avec les fils de presse)