La comédienne germano-américaine, qui parle parfaitement le français, considère que par rapport à Hollywood, la France ressemble à un havre de paix où les comédiens bénéficient d’un meilleur traitement.
Selon l’actrice Diane Kruger, la grève persistante à Hollywood est largement due aux « studios avares« . Présente au Festival du film francophone d’Angoulême pour la promotion de Visions, le dernier film de Yann Gozlan, l’ex-mannequin n’a pas hésité à exprimer ses critiques vis-à-vis de la grève sans précédent des acteurs et des scénaristes à Hollywood.
« L’innovation et la singularité sont des aspects qu’il faut défendre absolument« , déclare-t-elle en faisant allusion à l’intelligence artificielle, l’un des points conflits de la grève. « Mais ce n’est pas le seul aspect« , ajoute-t-elle immédiatement. « Cette grève, en réalité, est la conséquence de l’avarice des studios américains. Ce genre de problèmes est absent en France« .
« Les horaires de travail y sont invraisemblables »
Elle soulève le « problème majeur« , c’est-à-dire « la manière dont on rémunère les gens. Les horaires de travail sont faramineux, une journée de travail normale fait entre 14 et 16 heures« , affirme l’actrice germano-américaine qui parle parfaitement le français. Diane Kruger, lauréate du Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2017, n’est pas la première personnalité à exprimer son mécontentement vis-à-vis des pratiques des grands studios de production. Au début du mois de juillet, les acteurs du puissant syndicat SAG-AFTRA se sont ralliés, aux scénaristes pour leur lutte contre les studios.
Comparativement, la France est une sorte d’exception, précise l’actrice. « J’adore travailler ici, car les gens sont passionnés de cinéma, ils adorent leurs acteurs, et je trouve que c’est rare qu’un pays célèbre ses propres acteurs sans être ébloui seulement par le cinéma américain qui monopolise tout, comme en Allemagne« , déclare-t-elle.
Elle se réjouit de tourner en France
Elle fait son grand retour dans le cinéma français grâce à son rôle d’Estelle dans Visions, le thriller psychologique du réalisateur de Boîte noire (un film qui a fait plus d’un million d’entrées), Yann Gozlan, qui sortira le 6 septembre en France. « Je recherchais un beau rôle pour mon retour en France car après la naissance de ma fille et avec la pandémie du Covid, cela faisait quatre ans que je n’avais pas pu tourner en France« , explique-t-elle, ajoutant qu’elle a « saute de joie » lorsqu’on lui a proposé ce rôle.
Dans ce film, l’actrice, qui partage la vedette avec Mathieu Kassovitz, joue le rôle d’une pilote d’avion qui mène une vie parfaitement organisée. Jusqu’à l’apparition de son premier amour lesbien, incarné par l’Espagnole Marta Nieto, qui va tout chambouler. « C’est un personnage qui est banal, car qui n’a pas connu un premier amour pour lequel on aurait pu tout laisser tomber ? » interroge-t-elle. En particulier, « j’aime beaucoup les personnages qui semblent tout contrôler mais qui ont un côté obscur« .