La réunion du Conseil des ministres de début d’année aura lieu ce mercredi, sous la direction d’Emmanuel Macron. Alors que cette nouvelle année débute, l’administration se trouve confrontée à un dilemme similaire : celui de progresser, mais sans disposer d’une majorité.
Après un hiatus de trois semaines hors de la capitale, le président français est de retour à l’Élysée. Emmanuel Macron présidera ce mercredi 23 août, la réunion du Conseil des ministres. Par la suite, une conversation avec Élisabeth Borne est prévue sur France Bleu . Le lendemain, le chef de l’État s’exprimera dans une interview à paraître dans l’hebdomadaire Le Point.
C’est donc une rentrée pleine d’incertitudes. L’exécutif doit répondre à un nombre considérable de questions, dont celle-ci : comment envisager la rentrée sans une majorité ? Pas de changement sur ce point. Le gouvernement doit anticiper des possibles incidents lors de la discussion budgétaire automnale, contenant notamment le controversial article 49.3. D’ailleurs, le budget à venir est présenté comme très strict. Dans ce contexte difficile pour le pouvoir en place, Emmanuel Macron, d’après un de ses proches, cherche à « réinjecter de l’énergie ». C’est ainsi que le président a annoncé en plein été une « démarche politique importante ».
Le président a passé une partie de ses vacances à y réfléchir, multipliant les appels téléphoniques. Il devra en exposer les grandes orientations lors de son interview. L’idée est de trouver des points d’accord avec les forces politiques, à l’exception du RN et de la France insoumise, sur plusieurs sujets, notamment l’écologie, l’emploi, l’éducation ou encore l’immigration. « Cela permettra, espère un ministre, de montrer qu’il est le chef d’orchestre et de forcer les oppositions à se positionner. » Même si jusque-là, cette approche n’a pas toujours été fructueuse.
Mettre fin à la séquence des émeutes
Emmanuel Macron doit également apporter sa réponse aux émeutes survenues en début d’été. Le président s’est accordé du temps, quitte à donner l’impression de vaciller. Malgré son insistance sur « l’ordre, l’ordre, l’ordre » lors de son interview depuis la Nouvelle-Calédonie le lundi 24 juillet, « il refuse la réponse simpliste d’ordre public » explique un proche. Le président entend alors aborder divers aspects tels que l’éducation, les lycées professionnels, les mères célibataires, la responsabilité parentale ou encore l’exposition aux écrans. Selon nos informations, le président, qui donnera les premières directions de travail suite au Conseil des ministres, prévoit également de rencontrer les ministres concernés mardi 29 août pour concrétiser ses actions.
Finalement, le président aura à gérer les ambitions grandissantes au sein du gouvernement, notamment celle de Gérald Darmanin qui planifie son premier événement de rentrée dimanche 27 août. Quelques proches du président préconisent une prise de position autoritaire dès mercredi 23 août, au Conseil des ministres.
Pour un conseiller, au contraire, « il ne doit pas se mettre au niveau de Darmanin, ce qui rappellerait trop le rapport Chirac-Sarkozy ». La « chiraquisation »« , signifiant la perception d’une fin de règne, est le cauchemar d’Emmanuel Macron. C’est pourquoi face à cette initiative politique et à la réponse aux émeutes, le président est plus que jamais motivé pour trouver des solutions à l’action politique.