Dimanche matin, l’avocat qui avait joué un rôle dans la défense de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a fait l’objet d’une inculpation et a été placé en détention provisoire.
L’avocat Juan Branco, connu pour avoir défendu plusieurs figures controversées telles que Maxime Nicolle, Christophe Dettinger, Piotr Pavlenski et Julian Assange, a été inculpé et incarcéré à Dakar (Sénégal) le dimanche 6 août après avoir été arrêté la veille. Il est accusé d’attentat, de complot, de diffusion de fausses nouvelles et d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves. De nouvelles charges de séjour irrégulier et d’outrage à magistrat lui ont été signifiées plus tard le même jour. Selon l’avocat sénégalais Ciré Clédor Ly, les actes d’attentats sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité.
Juan Branco était impliqué dans la défense de l’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko, qui est en conflit avec le président Macky Sall depuis deux ans. Sonko a été acquitté en juin des accusations de viols et de menaces de mort, mais a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Cette condamnation a entraîné de violents affrontements entre les partisans de Sonko et les forces de l’ordre, qui ont fait 16 morts selon les autorités (30 selon l’opposition).
Suite à cette condamnation et à ces affrontements, Juan Branco a déposé une plainte en France et a demandé une enquête à la Cour pénale internationale contre Macky Sall et plusieurs autres responsables gouvernementaux pour crimes contre l’humanité. Il était également visé par un mandat d’arrêt international émis par le Sénégal.
Le 30 juillet, Juan Branco est apparu lors d’une conférence de presse à Dakar aux côtés des avocats sénégalais d’Ousmane Sonko. Il aurait ensuite tenté d’entrer en contact avec les autorités mauritaniennes, mais a été arrêté à la frontière entre les deux pays. Il aurait été blessé lors de son arrestation. Il a finalement été remis aux autorités sénégalaises le samedi suivant et placé en détention dans une prison de Dakar.
Les avocats de Juan Branco ont déclaré que leur client avait refusé de boire et de s’alimenter, et qu’il avait décidé de garder le silence et de ne permettre à personne de l’assister, y compris devant le juge qui l’a inculpé. Ils ont également souligné son état de santé préoccupant et ont annoncé qu’ils saisiraient le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Ils ont dénoncé les procédures menées contre Juan Branco au Sénégal comme étant une instrumentalisation politique du code pénal.
Le quai d’Orsay a été informé de l’arrestation de Juan Branco au Sénégal et a rappelé que celui-ci bénéficie de la protection consulaire en tant que citoyen français.