Un homme de 18 ans a été abattu jeudi à Nîmes, dans le même quartier connu pour le trafic de drogue, où un enfant de 10 ans a été tué dans des échanges de tirs en début de semaine.
Selon la police et le parquet de Nîmes, les secours ont été appelés peu avant 4 heures du matin et ont retrouvé le jeune homme blessé au ventre et inconscient dans une rue de Pissevin, un ensemble de tours de la banlieue ouest de la ville.
Des douilles d’obus de deux calibres différents – dont des cartouches de 7,62 mm – auraient été découvertes sur les lieux.
Le parquet général a précisé dans un communiqué que la victime, « connue des autorités policières et judiciaires », était originaire d’une commune proche de Nîmes. Il ajoute que la police judiciaire voisine de Montpellier a été informée de son décès.
C’est à Pissevin – où le taux de pauvreté dépasse les 70 pour cent et où le trafic de drogue est répandu – qu’un enfant de 10 ans est décédé lundi soir lorsque le conducteur de la voiture dans laquelle il voyageait a été pris pour cible par erreur par des hommes armés.
💬 « Il ya un très grand nombre de cartouches » au sol
Le policier arrivé en premier sur les lieux de la fusillade à Nîmes, qui a causé la mort d’un enfant de 10 ans, témoigne pic.twitter.com/MFUEG2DLTN
-BFMTV (@BFMTV) 24 août 2023
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a tenu une réunion sur le dernier homicide et doit se rendre sur place vendredi.
Il a également déployé des membres de l’unité d’élite CRS 8, spécialisée dans le maintien de l’ordre en zone urbaine.
Malgré la présence de l’unité, « les gens seront extrêmement inquiets » d’apprendre un nouveau meurtre dans leur quartier, a déclaré Raouf Azzouz, directeur du centre communautaire local Les Mille Couleurs.
« Cela veut dire que les trafiquants tirent à vue », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Victimes collatérales »
Selon la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, l’enfant tué et son oncle blessé au volant étaient des victimes collatérales « indéniablement ».
« La famille de la victime n’est associée d’aucune façon – ni dans le passé ni aujourd’hui – à une quelconque infraction pénale », a-t-elle déclaré, ajoutant que « leur seul malheur a été de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment ».
Nîmes : un enfant de 10 ans tué lors de ce qui semble être un règlement de comptes entre trafiquants. C’est un immense drame qui ne reste pas impuni. La police a déjà interpellé de nombreux trafiquants ces dernières semaines et va intensifier sa présence avec fermeture.
-Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 22 août 2023
Une enquête est en cours depuis mercredi sous la direction du parquet du tribunal interrégional spécialisé de Marseille, qui traite les grandes affaires criminelles du sud-est de la France.
Sur les réseaux sociaux, Darmanin a qualifié la mort de l’enfant de « drame immense qui ne restera pas impuni ».
Plusieurs villes du sud-est de la France, dont Marseille, Avignon et Nîmes – situées dans un arc entre l’Espagne et l’Italie – sont touchées depuis plusieurs années par des homicides liés à la drogue, qui se sont multipliés ces derniers mois, faisant de nombreuses victimes collatérales.
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