Geneviève de Fontenay, figure controversée qui a dirigé le concours de beauté Miss France entre 1981 et 2009, est décédée à l’âge de 90 ans, selon sa famille.
Geneviève de Fontenay est décédée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué mercredi son fils Xavier à la chaîne de télévision privée TF1.
Les hommages ont commencé à affluer de toute la France, où de Fontenay était apprécié à la fois par les médias et les personnalités politiques.
« La famille Miss France partage la douleur de sa famille et de ses proches. Elle restera à jamais dans nos cœurs », a écrit la société Miss France sur Twitter (désormais connue sous le nom de X), louant une personnalité qui « a su accompagner les femmes et leurs indépendance ».
Née le 30 août 1932 à Longwy dans le nord-est de la France, Geneviève Mulmann était l’aînée d’une famille de dix enfants. Elle s’est intéressée à la mode dès son plus jeune âge et a commencé à porter des vêtements sur mesure chics à l’adolescence.
Elle fait d’abord une école hôtelière à Strasbourg, puis quitte à 17 ans l’école d’esthétique Antoine à Paris avant d’être embauchée comme esthéticienne itinérante.
En 1954, elle rencontre le président du concours de beauté Miss France, Louis Poirot, dit de Fontenay, de 24 ans son aîné.
Miss Élégance
Elue « Miss Elégance » en 1957, Geneviève de Fontenay était mannequin pour la maison de couture Balenciaga.
Elle prend la présidence du Comité Miss France en 1981, après le décès de son mari et le dirige avec son fils Xavier.
Ses tenues noires et blanches emblématiques, généralement avec des chapeaux assortis, lui ont valu le surnom de « la dame au chapeau » et de « Miss of Misses ».
En 2002, de Fontenay s’est brouillé avec la société de production télévisée Endemol qui avait acquis l’entreprise Miss France, en désaccord avec l’organisation du concours et de la cérémonie par le groupe.
De Fontenay a fini par claquer la porte en 2009 pour lancer son propre concours national dissident Miss Prestige en 2011, déclenchant une guerre juridique avec Endemol.
Connue pour ses coups de gueule et ses propos polémiques, elle a boycotté le centenaire des concours organisés fin 2020 par TF1.
Geneviève de Fontenay rejette la date de 1920 – celle du premier concours de « la plus belle femme de France » – et retient celle de 1928, date à laquelle elle est rebaptisée « Miss France ».
Franc
Défendant une image conservatrice de la féminité, elle s’est peu à peu ostracisée et s’est retirée de la vie publique.
Elle a été inculpée en juin d’insultes et d’incitation à la discrimination transphobe.
Malgré cela, les hommages ont afflué mercredi après l’annonce de sa mort.
« Tristesse et émotion après la disparition de notre chère dame au chapeau (…) J’ai aimé son franc-parler, ses élans patriotiques, sa défense de @MissFrance. RIP pensées à sa famille », a écrit le journaliste et animateur télé Stéphane Bern sur X .
« Geneviève de Fontenay, elle avait son caractère (…) elle a défendu haut et fort sa position de patronne de Miss France », a déclaré Jean-Pierre Foucault à BFM TV, qui co-anime depuis quelques années les concours Miss France. années.
La star et animateur controversé de la chaîne C8 Cyril Hanouna a pour sa part salué « on voit de moins en moins de gens comme elle, elle va beaucoup nous manquer ».
Côté politique, le président du parti d’extrême droite des Patriotes, Florian Philippot a fait part de sa « tristesse » : « J’ai eu le plaisir de partager d’excellents moments avec cette Française toujours chic, élégante, engagée, très sincère dans ses propos humanistes et convictions sociales », écrit-il sur X.
Au cours de sa vie, Geneviève de Fontenay était connue pour ses positions politiques changeantes, ayant soutenu l’ancienne candidate présidentielle d’extrême gauche Arlette Laguiller, puis plus tard la candidate socialiste Ségolène Royal suivie de Philippot dans les années suivantes.
Le concours Miss France est diffusé en direct en prime time sur TF1 depuis 1995 et rassemble entre 12 et 15 millions de téléspectateurs.