Je comprends que tout le monde n’a pas la même opinion que moi, mais je m’indigne contre les insultes, les menaces de mort et les actes de violence, ce sont des comportements intolérables », déclare l’officiel.
René Revol, qui occupe le poste de maire à Grabels, à proximité de Montpellier dans la région de l’Hérault, a été accablé par des dizaines de messages haineux depuis qu’il a exprimé son désaccord avec le refus de Robert Ménard de marier un jeune Algérien dont la situation était irrégulière, indique France Bleu Hérault. Il a pris la décision de rendre ces messages publics et de porter plainte de manière systématique.
Des messages tels que « À pendre par les couilles », « Ferme ta gueule connard », « Vous êtes un traître à la France » font partie de ceux que René Revol a choisi de partager sur les réseaux sociaux, parmi des dizaines d’autres qu’il a reçus ces dernières semaines. « C’est stupéfiant ce qui se passe (…) une vague de messages haineux », partage-t-il à France Bleu Hérault. « Je reçois ces messages à travers ma page Facebook, mon compte Twitter, et aussi directement à la mairie : une vingtaine rien que ces deux derniers jours ».
« Il existe une haine raciste dans notre société qu’il est essentiel de combattre », regrette le premier élu. « J’admets que mon opinion puisse différer de celle des autres, mais les insultes, les menaces de mort, les violences, tout cela est intolérable. »
« Nous n’avons pas le droit de faire l’impasse là-dessus, un jour il se pourrait qu’un déséquilibré ne se contente pas de l’écrire. », alerte René Revol, lui-même.
C’est pourquoi René Revol a signalé ces messages à la préfecture, et déclare qu’il portera plainte systématiquement et partagera ces messages sur les réseaux sociaux et à la mairie. Ces correspondances font suite à la position qu’il a prise contre Robert Ménard qui a refusé le mariage d’un Algérien le 7 juillet précédent, alors que celui-ci faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le jeune homme a finalement été expulsé le 20 juillet. Avec la coopération de deux députés LFI de l’Hérault, Nathalie Oziol et Sylvain Carrière, René Revol a adressé un courrier au procureur de la République de Béziers pour solliciter l’application de l’article 40 du Code de la procédure pénale. Selon eux, le maire de Béziers n’a pas respecté la loi en refusant ce mariage.