La France a émis des alertes à la canicule pour la moitié de tous les départements du continent, dont 19 « alertes rouges » maximales. 42mag.fr explique le fonctionnement du système français et ce que signifient concrètement les différents niveaux d’alerte.
La majeure partie du sud de la France est en proie à une vague de chaleur intense, prolongée et inhabituellement tardive, selon Météo France, qui prévoit des températures record pouvant atteindre 42 degrés Celsius.
Les autorités ont placé 67 des 96 comtés ou départements du continent en alerte caniculaire tout au long de mercredi, dont 37 en deuxième alerte orange la plus élevée et 19 en rouge.
🔴 19 départements en Rouge
🔶 37 départements en Orange et l’Andorre pic.twitter.com/WJX6POkVQt— VigiMétéoFrance (@VigiMeteoFrance) 23 août 2023
Qu’est-ce que le système d’alerte canicule en France ?
Le système d’alerte français est en place depuis 2004. Il a été mis en place à la suite de la canicule la plus meurtrière de l’histoire du pays, en 2003, qui a fait près de 15 000 morts.
Cette catastrophe a démontré l’importance de disposer d’un système d’alerte précoce et d’un plan d’action clair lorsque la chaleur commence à présenter un risque pour la santé publique.
Depuis, chaque été, la France se dote d’un plan national canicule qui définit ce que les autorités nationales et locales doivent faire en cas de températures dangereuses.
Il s’articule autour d’un système d’alerte qui entre en vigueur chaque année à partir du 1er juin et oblige les autorités à surveiller quotidiennement les données météorologiques et sanitaires afin d’avertir le public le cas échéant.
Initialement prévue pour durer jusqu’au 31 août, la période d’alerte a été prolongée depuis 2018 jusqu’au 15 septembre pour tenir compte des étés plus longs et plus tardifs apportés par le changement climatique.
Que signifient les différentes alertes ?
La France dispose de quatre niveaux d’alerte canicule en fonction des risques pour la santé publique.
Niveau un : vert
Chaque département de France est automatiquement placé en alerte verte de juin à septembre. Cela signifie qu’une surveillance est en cours, mais aucun risque particulier n’a été signalé. Les autorités locales lancent généralement des campagnes de sensibilisation du public pour rappeler à la population l’importance de rester au frais et de surveiller les personnes à haut risque.
Niveau deux : jaune
Cette alerte indique un pic de température de courte durée qui peut être dangereux pour les populations vulnérables comme les personnes âgées ou les personnes travaillant à l’extérieur. La surveillance est renforcée et les différents services qui seraient impliqués dans une intervention d’urgence se mettent en veille.
La ville de Paris dispose également de sa propre alerte « jaune renforcée », entre les niveaux deux et trois, lorsque le risque est jugé suffisamment élevé pour que la municipalité commence à appeler les résidents vulnérables pour vérifier leur état.
Niveau trois : Orange
Agissant sur les conseils de météorologues et d’experts de santé publique, un préfet de département déclenche une alerte orange lorsqu’une canicule est annoncée.
Les critères exacts varient selon les départements, mais le point dangereux se situe généralement lorsque les températures atteignent un certain niveau pendant trois jours consécutifs et ne baissent pas de manière significative la nuit ; à Lyon par exemple, trois jours à 35°C et trois nuits à 21°C déclenchent une alerte orange. Les autorités prendront également en compte des facteurs tels que la pollution de l’air et l’humidité qui pourraient rendre les températures plus basses plus dangereuses.

À ce stade, tout le monde est considéré comme étant à risque, pas seulement les groupes vulnérables. Chaque département dispose de son propre plan de réponse à la canicule, qui comprend généralement des mesures telles que la mise en état d’urgence des maisons de retraite, l’offre d’une aide supplémentaire aux personnes sans abri, la mobilisation des services sociaux pour surveiller les personnes âgées et handicapées à domicile et la mise à disposition d’espaces frais désignés pour les personnes sans abri. le public général.
Niveau quatre : rouge
L’alerte canicule maximale n’est déclarée que dans des cas extrêmes, lorsque la chaleur est exceptionnellement longue, intense et généralisée. De telles conditions présentent un risque élevé pour la santé publique et peuvent également entraîner des problèmes collatéraux tels que la sécheresse, les coupures d’électricité, les incendies de forêt et le manque d’espace dans les hôpitaux.
C’est à ce stade que le gouvernement national s’implique. Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur sont connectés et plusieurs secteurs travaillent ensemble pour gérer la réponse. À Paris, par exemple, une alerte rouge signifie que le préfet de police prend en charge les secours, coordonne l’action sur le terrain et assure la liaison avec les chefs de gouvernement.
Lorsqu’une alerte rouge est en vigueur, les autorités locales sont autorisées à prendre des mesures exceptionnelles pour éviter les risques sanitaires, notamment en annulant des événements sportifs ou culturels et en fermant les installations publiques si nécessaire.
Depuis son introduction en 2004, la France a déclenché six fois l’alerte rouge aux canicules, toutes au cours des quatre dernières années : deux fois à l’été 2019, une fois en août 2020, deux autres fois en 2022 et maintenant cette semaine.
🔴🌡️ #Canicule | La #VigilanceRouge s’étend à 19 départements pour la journée du 23 août. Les températures devraient éviter les 40°C sur presque toute la moitié sud du pays.
Protégez-vous des #FortesChaleurs et suivez les consignes des autorités.
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— Ministère de l’Intérieur – Alerte (@Beauvau_Alerte) 22 août 2023
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