Le parlementaire des Républicains, Aurélien Pradié, âgé de 37 ans a exprimé son opposition à la réforme des retraites. Son groupe politique a répondu avec force à cette déclaration.
Le 20 mars 2023, malgré les consignes de son parti, Les Républicains, et des indices laissant croire qu’il ferait autrement, le député Aurélien Pradié décide de voter pour la motion de censure transpartisane, visant à renverser le gouvernement. Alors que seulement quatre jours plus tôt, la Première ministre Élisabeth Borne avait décidé de passer par le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites sans voter. À cette époque, le député explique son vote par le fait qu’en tant que patriote, il ne pouvait continuer à assister à la dégradation de la démocratie. Pour lui, le vote de la motion de censure est nécessaire, et pourrait servir d’électrochoc pour le président Emmanuel Macron.
La motion de censure proposée par le groupe Liot a obtenu 278 votes, seulement neuf de moins que les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Apparaissant fréquemment dans les médias, Aurélien Pradié n’hésite pas à prendre ses distances avec le positionnement des Républicains concernant les retraites, en particulier en ce qui concerne les carrières longues. Son attitude a suscité l’airritation et l’appel de nombreux membres du parti pour son exclusion et celle des autres députés rebelles. En février, via un message, Éric Ciotti l’a informé qu’il n’était plus numéro deux du parti.
Loin d’être refroidi, Aurélien Pradié perçoit ce geste comme blessant et non approprié, tout en réaffirmant son indépendance. Selon lui, son vote clôturait un mois de lutte politique intensif, pendant lequel il a été confronté à un choix entre sa liberté et la conformité. Il précise que lui et les autres députés contestataires étaient totalement conscient des conséquences de leurs actes.
Malgré ce qui pourrait sembler être un changement de position, Aurélien Pradié insiste sur le fait que ce n’est pas le cas. Il n’avait jamais soutenu les motions de censure portées par la Nupes et le Rassemblement National, contrairement à celle portée par le groupe Liot. De plus, il rappelle que le gouvernement avait promis de ne pas utiliser le 49.3. Apprendre que le gouvernement envisageait de le faire a considérablement changé la situation. En outre, il voit cette séquence politique comme une révélation et estime que cette expérience lui a permis de renforcer sa personnalité.
Malgré sa quête d’indépendance, Aurélien Pradié estime qu’il a toute sa place au sein des Républicains. Il explique qu’il a été attiré par la droite pour son message populaire et croit qu’il est plus efficace de changer les choses de l’intérieur. Il ajoute que même si elles sont en accord sur de nombreux sujets, elles ne le sont pas en ce qui concerne les retraites.
Aurélien Pradié déclare qu’il ne cherche pas à se mettre en avant, mais plutôt à emprunter un chemin indépendant. Faisant référence à ses détracteurs qui l’accusent de chercher les projecteurs, il explique que son parcours atypique peut provoquer des ressentiments et des jalousies. Interrogé sur ses ambitions pour 2027, il reste évasif.
Cet été, Aurélien Pradié a décidé de prendre de longues vacances afin de se consacrer à son hobbi, le surf. Même si cela signifie souvent plus de temps à ramer que sur la vague, pour lui c’est une leçon d’humilité, de liberté et de résistance, des valeurs dont il a pu faire usage lors de la crise des retraites.