En l’année 2012, les membres éminents de la Brigade Anti-Criminalité de Marseille, également connus sous le nom de « superflics », ont été déchus de leur position dominante suite à des allégations de prise illégale d’intérêts et de participation dans un réseau de trafic de stupéfiants. Après un long délai, le procès a finalement eu lieu en avril 2021, mais malheureusement, il n’a abouti à aucune condamnation significative, faisant naître un profond sentiment de frustration. Face à cette déception, le parquet a pris la décision de faire appel, entrouvrant ainsi la possibilité d’une nouvelle investigation. Cette affaire troublante a plongé les protagonistes ainsi que le monde de la police dans les eaux troubles d’un scandale qui restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire policière.
La BAC Nord, considérée comme la meilleure Brigade anti-criminalité de France, était réputée pour ses arrestations et ses exploits dans les quartiers Nord de Marseille. Cependant, le 3 octobre 2012, ces policiers de choc, soupçonnés de racket et de trafic de drogue, ont soudainement été déchus de leur statut. Il semblerait bien que l’une des affaires les plus graves de corruption policière en France venait d’éclater.
Pour mener à bien cette opération, l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale), la police des polices, a placé les membres de la BAC Nord sur écoute pendant plusieurs mois. Dix-huit policiers ont été mis en examen et sept ont été placés en détention provisoire. Ils risquaient d’être jugés en cour d’assises et de faire face à une peine maximale de vingt ans de réclusion. Le jour même, Manuel Valls, qui était alors le nouveau ministre de l’Intérieur, a annoncé la dissolution de la BAC Nord. Cependant, dix semaines après leur arrestation, les membres de la brigade ont été relâchés, et la plupart ont repris leur service.
Neuf ans après les faits, en avril 2021, le procès tant attendu a finalement eu lieu. Cependant, les résultats ont été décevants : le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé sept relaxes et onze condamnations à des peines de prison avec sursis. Le parquet a fait appel de cette décision.
Pour l’émission « Affaires Sensibles », les différents protagonistes de cette affaire ont accepté de revenir sur les faits. Le préfet Alain Gardère, qui était l’homme de confiance de Nicolas Sarkozy à Marseille, Manuel Valls, qui occupait le poste de ministre de l’Intérieur à l’époque, Joël Dutto, le père d’un des trois policiers révoqués, et Sébastien Bennardo, le policier qui a déclenché le scandale, ont tous témoigné. En rassemblant ces témoignages de première main, « Affaires Sensibles » plonge dans les eaux troubles d’un scandale qui a marqué l’histoire de la police.
Ce documentaire, réalisé par Linda Bendali de Capa Presse, a été rediffusé. Il est une coproduction entre France Télévisions, France Inter et l’INA, adaptée d’une émission de France Inter. Il est diffusé sur France 2 tous les dimanches à 15h05.