Le convoi de protestation, arrivé samedi à Paris, a rassemblé près d’un millier de personnes sur le Champ de Mars dans une ambiance bon enfant au son de chants dénonçant « bassines » – le projet controversé du gouvernement visant à créer d’immenses réservoirs à ciel ouvert pour l’irrigation agricole.
Des centaines de manifestants ont scandé « Clôture par clôture, couverture par couverture, nous détruirons tous les réservoirs » à leur arrivée samedi dans la capitale française, après être partis il y a plus d’une semaine à vélo et en tracteur de Nouvelle-Aquitaine, dans l’ouest de la France.
Avant d’atteindre Paris, le lent convoi de manifestants a campé jeudi à Orléans, où il a passé trois jours devant le siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, l’un des principaux prestataires chargés du déploiement du système d’irrigation du gouvernement.
Le Convoi sillone Paris après avoir été temporairement bloqué par la BRAV-M !
Alors que les cyclistes se sont lancés du champ de Mars, le Convoi a été bloqué dès le premier pont.
Le Convoi s’est alors disloqué pour esquiver les points de blocage 🧶⤵️ pic.twitter.com/1i0ZhuWqy7
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) 26 août 2023
L’objectif des « mégabassins » est de stocker l’eau puisée dans la nappe phréatique en hiver dans des réservoirs à ciel ouvert, afin de pouvoir l’utiliser pour irriguer les cultures lorsque les précipitations sont rares ou pendant les périodes de sécheresse.
Les partisans du plan parrainé par le gouvernement y voient une condition préalable à la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes.
Les opposants dénoncent en revanche le projet comme une « appropriation et monopolisation » de l’eau par « l’agro-industrie » face au changement climatique.
✊️✊️✊️ Le convoi est bien arrivé au champ de mars, rejoignez nous !!!! pic.twitter.com/jQMsYqXiIN
— BassinesNonMerci ⏚ (@BassinesNon) 26 août 2023
Le combat continuera
En route vers Paris, une délégation représentant les manifestants anti-irrigation avait été reçue mercredi pendant plus de cinq heures par Sophie Brocas – préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice du projet eau – pour réclamer un moratoire sur les courants d’eau. propositions de stockage d’eau, mais en vain.
S’adressant aux manifestants samedi, Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement Soulèvements de la Terre, a déclaré sous les applaudissements : « Nous sommes très mécontents car nous n’avons pas obtenu le moratoire que nous recherchions. (Donc) nous allons avoir poursuivre nos actions de démantèlement des chantiers ».
Feuillu n’a pas donné de dates précises pour les manifestations proposées, mais a précisé que le prochain rendez-vous aurait lieu le 8 septembre dans la ville de Niort, pour l’ouverture du procès contre neuf militants écologistes et syndicaux accusés d’avoir « organisé des manifestations interdites ». .
Pour sa part; Julien Le Guet, leader du collectif Bassines Non Merci, a ajouté : « Ces nouvelles (manifestations) vont être très déstabilisantes. Nous allons déjouer leurs plans. »
« Bientôt, nous irons à l’Agence de l’Eau… nous enlèverons les barrières et nous leur rendrons la vie misérable », ont chanté les membres du cortège anti-irrigation alors que les manifestants profitaient de leur journée au soleil après leur marche de huit jours.