L’ex-ministre de la Santé expose dans un « Journal » de 500 pages les six premiers mois de la crise sanitaire, allant de janvier à juin 2020. Elle a été l’invitée de France Inter.
Sur les ondes de France Inter, ce mercredi, Agnès Buzyn, ancienne titulaire du portefeuille ministériel de la Santé, explique avoir déployé tous les moyens dont elle disposait pour répondre à l’émergence de la pandémie de covid-19. Ces propos accompagnent la publication de son ouvrage « Journal » (Flammarion).
Récapitulation complète des six premiers mois de gestion de la crise sanitaire, de janvier à juin 2020, cet ouvrage long de près de 500 pages se veut, selon l’ex-ministre, comme un témoignage permettant aux Français de comprendre un fragment de leur histoire récente. Elle met également en lumière l’engagement hors-norme du ministère de la Santé durant cette période.
L’ancienne ministre revient sur le début de l’épidémie où, selon elle, les institutions internationales ainsi que l’Europe peinaient à saisir la portée réelle du phénomène. Elle évoque également le malaise des scientifiques qui, à l’époque, n’arrivaient pas à entrevoir l’ampleur des conséquences à venir.
Une phase d’incertitude
Cette publication permet, aux yeux de l’ancienne ministre, d’exposer sa version des faits sur la gestion de la crise. Agnès Buzyn indique avoir pris très tôt la mesure de la gravité de la situation. Elle désigne ces instants comme une « période d’incertitude » où elle se sentait isolée, pressentant une menace que personne d’autre ne semblait percevoir. Sur France Inter, elle insiste sur le fait qu’il était alors impossible d’aller à l’encontre des institutions scientifiques ou de l’opinion publique, soulignant ainsi les difficultés qu’elle met en lumière dans son livre.
L’ancienne titulaire du ministère de la Santé assure qu’elle a consacré chaque jour et chaque nuit à la préparation du pays face à la menace du Covid. Elle affirme que ses échanges par SMS attestent de ces efforts, et de nombreux messages sont d’ailleurs cités dans son ouvrage. Elle explique que cet ouvrage est strictement factuel et chronologique, et qu’il reprend tous les éléments qui sont actuellement dans le dossier judiciaire, ajoutant que cette somme de travail est entre les mains de la Cour de justice de la République.
En janvier dernier, la Cour de cassation a annulé la mise en examen de l’ancienne ministre pour mise en danger de la vie d’autrui, dans le cadre de l’enquête sur la gestion de l’épidémie de coronavirus par les autorités. L’ancienne ministre est désormais sous le statut de témoin assisté pour une enquête sur « l’abstention volontaire de combattre un sinistre ».