Les étudiants de l’Ecole Duperré ont confectionné 32 vêtements explicitement tirés du monde cinématographique de Louis De Funès. Cela démontre une fois de plus l’influence durable et importante de celui qui est toujours considéré comme l’un des comédiens les plus appréciés par le public français.
Nora Ferreira, directrice du musée Louis de Funès situé à Saint-Raphaël, a eu l’idée brillante de faire appel à l’expertise des aspirants stylistes de l’Ecole Duperré, basée à Paris. Au fil du temps, ce projet a gagné en notoriété. Originellement, seules six créations devaient voir le jour. Pourtant, à l’issue de cette démarche, c’est une exposition baptisée « Louis de Funès et les Fantasques » qui dénombre 32 pièces à découvrir. Les œuvres exposées seront présentées au Centre culturel de Saint-Raphaël du 13 au 30 septembre.
Ces costumes et le rôle qu’ils ont joué
Lorsqu’on évoque Louis de Funès, il est impossible d’occulter ses mimiques et expressions faciales caractéristiques, ni son goût notable pour les costumes et les déguisements. Que ce soit dans « La Folie des grandeurs » (1972), « Les aventures de Rabbi Jacob » (1973), « La Soupe aux choux » (1981), « L’Aile ou la cuisse » (1976) ou « Le Gendarme de Saint-Tropez » (1964), l’acteur a toujours apprécié s’immerger dans des costumes qui dépeignaient non seulement le caractère unique des personnages qu’il incarnait, mais reflétaient également les époques dans lesquelles ses films se déroulaient.
Le pouvoir du vêtement
Le meilleur exemple demeure sans doute l’un des costumes portés par de Funès dans « La Folie des Grandeurs ». Dans ce film, l’acteur y incarne Don Salluste, un rusé et avare ministre des Finances du roi d’Espagne, qui a perdu sa place à la cour de la reine (interprétée par l’irremplaçable Alice Sapritch). Tayna Debs, étudiante en mode à l’Ecole Duperré, a été inspirée par ce caractère pour créer une robe noire en organza, garnie de poches, une allusion à l’avarice de Don Salluste, et qui emprunte à la mantille espagnole pour le voile.
L’exposition présente aussi le dessin original réalisé par Jacques Fonteray, illustre dessinateur de costumes, au moment du tournage. Pour concevoir ce costume sombre et flamboyant, coiffé d’un chapeau qui semble disproportionné pour le comédien, il avait étudié l’œuvre de Velasquez et de ses contemporains. Dans ses notes, il explique que le costume de de Funès devait être extravagant, pour que le personnage soit remarqué par les Grands d’Espagne, tout en le rendant plus petit qu’il ne l’est en réalité.
Le rendez-vous de la mode et du cinéma
Ce projet a rassemblé une dizaine d’étudiants de l’Ecole Duperré préparant un Diplôme supérieur d’Arts appliqués (DSAA, équivalent à un Bac +5). Selon le coordinateur du DSAA, François-Xavier Herody, le but était « de travailler sur la relation entre la mode et le cinéma, sur la question du mime, de la posture, de l’attitude ». L’enjeu n’était pas de reproduire les costumes, mais de s’en inspirer.
En guise d’exemple, ils ont étudié une œuvre graphique axée sur la malbouffe et inspirée du film « L’Aile ou la Cuisse », où Louis de Funès joue un critique gastronomique luttant contre la nourriture industrielle. Pour François-Xavier Herody, « la mode capte l’air du temps, tout comme les films de Louis de Funès. Si on décortique ses comédies, on retrouve en filigrane des préoccupations très actuelles ».
Il s’agit d’un constat qui démontre que quarante ans après sa mort, survenue en janvier 1983, Louis de Funès demeure une figure incontournable et une source d’inspiration du cinéma français.
L’exposition « Louis de Funès et les Fantasques » aura lieu au Centre culturel de Saint-Raphaël jusqu’au 30 septembre. L’entrée est libre du mardi au samedi de 14h00 à 18h00. Pour plus d’information, contactez le Musée Louis de Funès au 04 98 1 25 80 ou l’accueil du Centre culturel au 04 98 11 89 00.