L’investigation est à la suite d’une dénonciation de Violette Spillebout, qui s’est présentée contre Martine Aubry durant les élections municipales de 2020.
La mairesse socialiste de Lille, Martine Aubry, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour corruption active et passive ainsi que prise illégale d’intérêt lors des dernières élections municipales. L’enquête a été lancée à la fin du mois d’août par le procureur de Lille, selon une source proche du dossier, comme le rapporte BFM.
Cette démarche judiciaire répond à une plainte, en décembre 2021, de Violette Spillebout, sa rivale LREM (maintenant Renaissance) lors des élections municipales de 2020. Spillebout avait principalement critiqué le fait qu’un poste municipal ait été attribué à une boxeuse en échange de son soutien envers Martine Aubry.
D’après France Bleu Nord, Licia Boudersa, la championne du monde de boxe, avait d’abord été sollicitée par Violette Spillebout. Cependant, elle a finalement montré son soutien à la mairesse sortante. « Je suis derrière Martine Aubry car elle a toujours été derrière moi, tout au long de ma carrière. Elle croit en la jeunesse de Lille », a déclaré Licia Boudersa dans une vidéo partagée par l’équipe de campagne de Martine Aubry.
Critiquée pour « achat de voix » par sa concurrente
Le 16 mars 2020, un jour après le premier tour, Licia Boudersa a signé un contrat à durée déterminée d’un an à la municipalité de Lille. « C’est ce qu’on appelle l’achat de voix : promettre un poste d’animateur sportif dans les services municipaux pour obtenir un soutien lors de l’élection municipale », a expliqué Violette Spillebout à France Bleu Nord. « Cette boxeuse est une championne de boxe, elle est très populaire et a une forte influence sur nos quartiers lillois ». Violette Spillebout, élue députée Renaissance de la 9e circonscription du Nord, affirme avoir un « dossier solide » qui est traité avec sérieux par le parquet de Lille.
Martine Aubry a été réélue en 2020 avec une marge de 227 votes. Violette Spillebout avait déjà contesté la validité des résultats de l’élection municipale à Lille, en soulignant des irrégularités. Un recours a également été déposé par un autre opposant, l’écologiste Stéphane Baly. Cependant, ils ont tous deux été rejetés par le tribunal administratif de Lille en mars 2021. Le rapporteur public avait recommandé un rejet de leurs demandes, jugeant que « le résultat annoncé » était « conforme à la volonté des électeurs lillois », malgré la faible différence de voix. Concernant Licia Boudersa, le rapporteur public avait jugé qu’il n’avait pas été démontré que son embauche était illégale. Plus tard, en juillet 2021, le Conseil d’État a définitivement validé la réélection de Martine Aubry.
Face à l’ouverture de cette enquête préliminaire, l’entourage de la mairesse reste calme. Interrogée par France Bleu Nord, la mairie de Lille affirme que « rien de nouveau n’a été découvert dans cette affaire ». Les proches de Martine Aubry ajoutent qu’« elle s’en moque ». Les services de la mairesse de Lille signalent que Licia Boudersa avait déjà eu dix contrats de travail avec la municipalité, entre 2011 et 2020, en tant qu’animatrice sportive.