Le 13 septembre 2023, lors de son intervention sur l’état de l’Union, Ursula Van der Leyen, à la tête de la Commission européenne, a déclaré ouvrir une investigation relative aux aides financières chinoises attribuées aux véhicules électriques commercialisés en Europe. Cette initiative a été accueillie favorablement par la France, qui vise à sauvegarder son secteur automobile.
La France aspire à utiliser son influence afin que la Commission européenne agisse en protection de son industrie. Le jour où Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notifié une annonce pertinente, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est rendu à Berlin dans le but de mener une action coordonnée entre la France et l’Allemagne.
Le but poursuivi est de ne plus accueillir sans restriction les voitures électriques originaires de Chine qui envahissent le marché européen, étant donné que le gouvernement chinois leur accorde un soutien considérable via des subventions, permettant ainsi à ses fabricants de vendre à des prix très compétitifs. De surcroît, la France subventionne également ces types de véhicules fabriqués en Chine. 40 % des véhicules électriques financés par l’État grâce à des bonus écologiques sont en fait produits en Chine. L’administration française veut éviter que le contribuable français et, plus généralement, européen finance des automobiles fabriquées à Shanghai ou Shenzhen, en Chine.
Des mesures pour limiter les ventes chinoises en Europe…
Ainsi, l’Europe adopte une position protectionniste, mettant fin à une politique de libre-échange trop candide. Dans le but de restreindre les importations asiatiques, la France propose que l’Europe impose des droits de douane réciproques, c’est-à-dire équivalentes, entre la Chine et l’Europe, ce qui n’est pas actuellement le cas.
De plus, Paris envisage de cibler de manière plus précise les primes à l’achat de voitures électriques. À l’occasion du prochain budget, Bercy entend réserver ce bonus aux voitures qui respecteront un certain nombre de normes environnementales. En ne le précisant pas, l’administration française conçoit en réalité ce bonus de manière à exclure les voitures « fabriquées en Chine ».
… malgré une certaine résistance de la part de l’Allemagne
Des mesures de rétorsion pourraient potentiellement être prises, toutefois, cela pourrait déclencher une guerre économique avec la Chine. C’est notamment l’inquiétude majeure de l’Allemagne, dont l’économie dépend en grande partie des exportations de voitures, plus particulièrement vers l’Asie. C’est pour cette raison que les Allemands éprouvent des réticences. Néanmoins, la France juge qu’il est nécessaire de montrer à la Chine que l’on peut rivaliser, qu’on se bat sur un pied d’égalité.
L’importance de ce sujet est considérable : d’ici 2035, l’Europe aura entièrement adopté le véhicule électrique. En ce sens, les chinois sont extrêmement agressifs. Des fabricants tels que MG ou BYD commercialisent des voitures électriques peu onéreuses, ce qui est une véritable menace pour l’ensemble des marques européennes.