Face à la flambée des coûts du combustible, l’administration étudie un plan législatif visant à permettre la commercialisation de produits en dessous de leur coût de production.
Le projet de loi du gouvernement visant à ralentir l’augmentation des coûts du carburant sera introduit dans les premiers jours d’octobre. Cette initiative procurerait une exemption temporaire à la loi de 1963 interdisant la vente à perte. En énonçant ce plan, Élisabeth Borne a insisté sur le fait que les chaînes de supermarchés ne seraient autorisées à vendre du carburant à perte qu’« durant une courte période de quelques mois », jusqu’à ce que les prix retombent. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a néanmoins évoqué dimanche des réductions pouvant atteindre 25%, soit une baisse d’environ 50 centimes par litre. En somme, cette action aura un effet significatif sur le budget des conducteurs. Toutefois, elle démontre également la complexité du problème des carburants pour le gouvernement.
La dépendance du gouvernement envers les supermarchés
Il est plausible que les petites stations-service n’arrivent pas à s’aligner et pourraient donc souffrir financièrement. Bien que le gouvernement indique que cette mesure est provisoire, il ne dispose d’aucune prévision sûre concernant l’évolution des prix du pétrole, ni d’aucun moyen de les réduire. En réalité, la permission donnée pour effectuer des ventes à perte, démontre une fois de plus combien le gouvernement est à la merci des décisions des grands distributeurs en matière de carburant. Bruno Le Maire avait déjà obtenu du groupe TotalEnergies un maintien du prix du litre à moins de deux euros en 2024, suivi de gestes similaires de la part d’autres distributeurs. En essence, le gouvernement semble toujours en retard par rapport à l’augmentation des prix qu’il ne parvient pas à maîtriser efficacement.
Manque de moyens d’action efficaces
Pour influencer durablement les prix du carburant sans dépendre d’autrui, le gouvernement n’a que deux options. Réduire les taxes, ce qu’il refuse en raison de l’état préoccupant des finances publiques. Ou autoriser un nouveau rabais de 15 à 20 centimes par litre, ce qui est également refusé, tant pour des raisons financières que pour des considérations environnementales : il est difficile de soutenir les énergies fossiles alors que Élisabeth Borne lance son plan écologique. En conséquence, le gouvernement est contraint de gérer cette crise à très court terme. Espérant que cette situation exceptionnelle ne se prolongera pas indéfiniment.