Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu lundi à Rome pour discuter de la migration, après qu’une semaine d’arrivées massives sur l’île italienne de Lampedusa ait forcé une réponse à l’échelle européenne.
La France veut « aider l’Italie à sécuriser ses frontières » en tant que l’un des principaux pays d’arrivée de l’Union européenne pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord, a déclaré Darmanin à la chaîne Europe1 lors de l’annonce de son voyage.
Quelque 8 500 personnes sont arrivées sur l’île italienne de Lampedusa, entre la Tunisie et la Sicile, à bord de 199 bateaux entre lundi et mercredi de la semaine dernière, selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies.
La situation a contraint la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à s’y rendre dimanche pour annoncer un plan d’action d’urgence.
C’est très important pour moi d’être à Lampedusa aujourd’hui.
Je suis ici pour proposer une réponse coordonnée des autorités italiennes et européennes.
Je voudrais vous présenter un plan d’action en 10 points ↓ https://t.co/p1KorMPEh4
– Ursula von der Leyen (@vonderleyen) 17 septembre 2023
La position française ?
Le mouvement de masse a attisé un débat houleux en France, où les partis politiques du parlement sans majorité se disputent un projet de loi régissant les nouveaux arrivants.
« On ne peut pas faire passer le message aux personnes arrivant sur nos côtes (européennes) qu’elles seront les bienvenues quoi qu’il arrive », a déclaré Darmanin.
« Nous devons appliquer les règles européennes » sur l’accueil des personnes et leur répartition entre les États membres de l’UE, a-t-il ajouté, après que l’Allemagne a suspendu les transferts de migrants depuis l’Italie en raison de violations présumées de la part de Rome.
« Nous devons tous faire notre part » pour accueillir les milliers de migrants arrivés cette semaine sur l’île italienne de Lampedusa, a déclaré dimanche le leader de gauche Jean-Luc Mélenchon sur la chaîne française BFMTV.
La France est « capable d’accueillir 250 personnes de Lampedusa et nous demandons aux autres de faire de même », a-t-il ajouté, car « la plupart des pays européens ont besoin d’immigration ».
Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, s’exprimant sur TF1, a appelé à l’érection d’un « mur légal » contre l’immigration, arguant que c’est aux nations de décider qui entre dans leur pays, et non aux Européens. Syndicat.
Migrants contre réfugiés
Darmanin a souligné que le cœur du problème est la migration clandestine.
« S’il y a des demandeurs d’asile éligibles à l’asile, qui sont persécutés pour des raisons politiques, ce sont bien sûr des réfugiés. Et dans ces cas-là, la France, comme elle l’a toujours fait, peut accueillir ces personnes », a déclaré Darmanin.
Toutefois, « 60 pour cent » des arrivées « proviennent de pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée ou la Gambie qui n’ont pas de problèmes humanitaires évidents », a-t-il ajouté.
« Nous devons protéger les frontières extérieures de l’UE et, par-dessus tout, examiner immédiatement les demandes d’asile et renvoyer les personnes dans leur pays lorsqu’elles ne sont pas éligibles », a-t-il déclaré.

Les députés français devraient débattre d’un nouveau projet de loi anti-immigration à l’automne.
La France devrait également faire face à un appel du pape François à une plus grande tolérance envers les migrants plus tard cette semaine, lors d’une visite très médiatisée dans la ville méditerranéenne de Marseille.