La Première ministre française Elisabeth Borne rencontrera mercredi un groupe de Néo-Calédoniens pour tenter de relancer les discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel du Pacifique.
Le Premier ministre français convoque les délégations politiques de Nouvelle-Calédonie le 6 septembre à Paris. Ce serait la première fois depuis le référendum sur le statut de l’archipel en 2021 que des loyalistes calédoniens pro-français siègent aux côtés de groupes indépendantistes.
En 2021, les dirigeants indépendantistes ont boycotté le référendum puis ont refusé d’accepter ses résultats en raison du faible taux de participation.
Macron demande aux séparatistes de Nouvelle-Calédonie d’accepter les votes pro-France
Lors d’une visite en Nouvelle-Calédonie en juillet dernier, le président français Emmanuel Macron a déclaré que le séparatisme pourrait conduire à des violences dans le territoire du Pacifique, exhortant le camp indépendantiste à accepter une série de votes pour rester au sein de la France.
La France s’est engagée dans l’Accord de Nouméa de 1998 à accorder davantage de pouvoir politique à son territoire.
Aux termes de cet accord, la Nouvelle-Calédonie a organisé trois référendums au cours des cinq dernières années sur ses liens avec la France, tous rejetant l’indépendance.
Référendums
Lors du premier référendum, le 4 novembre 2018, 57 pour cent des électeurs étaient favorables au maintien en France, avec un taux de participation de 81 pour cent.
Lors du deuxième référendum, le 4 octobre 2020, les voix pro-France étaient tombées à 53 pour cent (taux de participation 86 pour cent).
Cependant, les indépendantistes Kanaks ont rejeté le résultat du dernier référendum organisé le 12 décembre 2021.
Cela a donné lieu à un vote à 97 % contre la sécession, après que les Kanaks eurent boycotté le processus en raison de la pandémie de Covid-19.
Toutes les discussions tripartites entre loyalistes, groupes indépendantistes et Paris se sont alors arrêtées.

Mercredi, Borne et le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin tenteront d’élaborer un nouveau mode de vie entre Paris et la Nouvelle-Calédonie.
Il discutera de la question de savoir si davantage de pouvoirs devraient être délégués à Nouméa, le siège de l’administration de la Nouvelle-Calédonie, en renforçant le rôle des institutions locales et en trouvant un compromis entre les loyalistes et les groupes indépendantistes.
Dans le même temps, Macron a exclu la tenue prochaine d’un référendum sur l’indépendance totale.
L’influence de la Chine
Mais la France n’est pas intéressée par une indépendance totale du territoire, car celui-ci détient de grandes quantités de nickel, un élément qui prend une importance croissante car il est utilisé comme composant des batteries des véhicules électriques.
Une autre raison de maintenir un pied en Nouvelle-Calédonie est l’inquiétude croissante, en France et dans l’UE, de l’influence croissante de la Chine dans la région.
En avril de l’année dernière, la Chine a signé un accord de sécurité secret avec les Îles Salomon voisines, et cette semaine encore, Vanuatu a remplacé son Premier ministre pro-occidental par Sato Kilman, plus favorable à la Chine, qui a déclaré qu’il « revisiterait » un pacte de sécurité récemment signé. avec l’Australie, signalant un possible abandon des politiques pro-occidentales approuvées par son prédécesseur.
Macron s’est rendu à Vanuatu en juillet dans le cadre de son voyage dans le Pacifique, lors de la première visite d’un dirigeant français en exercice dans un État insulaire indépendant du Pacifique, cherchant à offrir une alternative française dans une région où les États-Unis et la Chine se disputent l’influence.

(Avec les fils de presse)