Le samedi 16 septembre, au cours de l’émission « Quelle époque ! » diffusée sur France 2, Muriel Robin a déclaré que les comédiens qui révèlent publiquement leur homosexualité sont marginalisés.
En cours de promotion d’une pièce de théâtre, Muriel Robin suscite l’émoi sur les réseaux sociaux avec ses prises de position explosive. Son point de discorde n’est pas la pièce mais plutôt ce qu’elle a affirmé sur France 2, le samedi soir du 16 septembre. « Je suis la seule comédienne au monde à parler ouvertement de mon homosexualité et c’est pour cela que je n’ai jamais percé au cinéma, » déclare l’actrice.Elle avait déjà exprimé ces sentiments sur franceinfo quelques jours auparavant.
Au regard de Muriel Robin, il est essentiel, 30 ans après avoir commencé sa carrière, d’exprimer ce qu’elle considère comme une évidence : pour réussir dans le cinéma, il faut cacher son homosexualité puisqu’il est nécessaire d’être « attirante, accessible aux hommes, sinon nous ne sommes rien ». C’est un appel sans précédent envers l’industrie du cinéma, ses producteurs et réalisateurs ainsi qu’un avertissement aux jeunes homosexuels : « Il faut les avertir, ce n’est pas la peine pour eux de se lancer dans cette carrière, ils n’y trouveront pas de travail, ils ne feront pas de cinéma, et je ne veux pas qu’ils endurent ce que j’ai dû endurer. »
Un désir de carrière à la façon de Annie Girardot
Dès la fin des années 1970, Muriel Robin se forme au métier de comédienne au cours Florent. Admise première au Conservatoire d’Art Dramatique de Paris, elle y obtient son diplôme trois ans plus tard, sous la houlette de Michel Bouquet qui reconnaissait en elle un talent brut. Ce fut difficile à accepter pour la fille des propriétaires d’une boutique de chaussures à Saint-Etienne, qui prétend avoir attendu toute sa vie un encouragement de sa mère.
Avec son visage anguleux, ses cheveux courts et ses costumes noirs, Muriel Robin rêvait d’un parcours professionnel similaire à celui d’Annie Girardot, mais cela ne s’est jamais concrétisé. Elle a donc passé 30 ans à faire rire sans jamais vraiment s’amuser, tout comme lorsqu’elle était petite et se sentait garante du bonheur de toute sa famille. Le cinéma n’a jamais fait partie de sa réalité.
« Pendant 30 ans, j’ai versé toutes les larmes du monde à cause de cette situation », raconte-elle. Aujourd’hui, même si Muriel Robin affirme aller bien, elle souhaite faire de cette sous-représentation, le mot est encore faible, des homosexuels au cinéma, un sujet d’importance publique.