Suite à l’affaire Adama Traoré, les trois gendarmes impliqués ont été innocentés par la justice. Le représentant légal de la famille de la victime soutient que les juges d’instruction font preuve d’une protection envers les gendarmes incriminés. Selon les dires de Yassine Bouzrou, avocat de la famille, ils ont volontairement omis de réaliser les investigations fondamentales pour l’enquête. Ce refus d’accomplir les diligences élémentaires soulève des interrogations quant à l’impartialité de la procédure.
Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille d’Adama Traoré, a vivement critiqué les magistrats pour leur partialité et leur violation de la loi dans l’affaire Adama Traoré. Cette déclaration a été faite lors d’une interview sur 42mag.fr le vendredi 1er septembre, après le non-lieu en faveur de trois gendarmes impliqués dans l’interpellation d’Adama Traoré, qui a entraîné sa mort en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise.
L’avocat a annoncé que la famille allait faire appel de cette décision, car selon lui, le contenu de l’ordonnance des juges d’instruction est scandaleux.
Me Yassine Bouzrou met en avant plusieurs incohérences dans l’affaire. Il souligne que les magistrats instructeurs, après sept ans d’instruction, reconnaissent que l’interpellation a provoqué la mort d’Adama Traoré. Selon la loi, cela constitue des charges suffisantes pour poursuivre la procédure et permettre à un tribunal de juger si les violences lors de l’interpellation étaient légitimes et proportionnelles.
Cependant, l’avocat estime que les juges d’instruction ont protégé les gendarmes en refusant de mener des enquêtes élémentaires, telles qu’une reconstitution pour évaluer la légitimité et la proportionnalité des violences. Il souligne également que les gendarmes ont eux-mêmes reconnu des fautes dans leurs déclarations, ce qui rend encore plus surprenant le fait que les magistrats instructeurs ne le reconnaissent pas.
Me Yassine Bouzrou rappelle notamment que les gendarmes ont affirmé que le plaquage ventral avait duré cinq minutes, ce qui est totalement interdit.
L’avocat souligne que des expertises médicales réalisées par des médecins français et étrangers, y compris des médecins belges désignés par les juges d’instruction, affirment clairement que c’est l’interpellation qui a causé la mort d’Adama Traoré. Selon lui, ces éléments ne souffrent d’aucune ambiguïté.
La famille d’Adama Traoré n’a pas été surprise par le non-lieu en faveur des gendarmes, confie l’avocat. Elle est désormais déterminée à poursuivre le combat car elle estime qu’il est inadmissible, dans un État de droit, que la justice s’écarte aussi clairement de la loi.