La Premier ministre entend mettre en place une stratégie afin de prévenir, détecter et gérer de manière individuelle chaque situation…Suite à une série de suicides parmi des adolescents, elle envisage de dévoiler un plan d’action « pour anticiper plus efficacement ces tragédies et faire un bilan des failles actuelles ».
Gabriel Attal a mis en garde que « L’électrochoc a débuté ». Sur la ligne de la politique du Ministre de l’Éducation, après de nombreux cas de suicides au cours des derniers mois, le gouvernement envisage de prendre des mesures énergiques contre le harcèlement en milieu scolaire. Par conséquent, le programme interministériel de l’administration, présenté comme une « priorité capitale » pour Élisabeth Borne lors de la rentrée, doit être dévoilé le 27 septembre.
Ce programme a été annoncé en juin par le Premier ministre suite au suicide de Lindsay, âgée de 13 ans, dans le Pas-de-Calais. Suite à cet événement, elle a appelé les ministres de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé et le secrétaire d’État à l’Éducation numérique à collaborer avec le Ministre de l’Éducation nationale.
Chercher à ne pas reproduire les fautes antérieures
Ce programme « contre le harcèlement à l’école et dans tous les espaces de vie des enfants » se concentre sur trois domaines principaux : la prévention, la détection et la gestion des situations de harcèlement. Comme le précise Matignon, le but est « d’éviter les tragédies telles que celles qui ont eu lieu récemment et d’identifier les lacunes existantes« . En substance, le gouvernement cherche à échapper aux fautes commises précédemment, comme illustré par exemple par les lettres maladroites envoyées à des familles par le rectorat de Versailles.
Pour faciliter la prise de parole et détecter ceux que l’on appelle les « signaux faibles », le gouvernement envisage de diffuser un questionnaire d’auto-évaluation des élèves, avec une question principale : comment se sent l’enfant au sein de son établissement scolaire ? Il reste à déterminer qui sera chargé du traitement de ces documents. Il s’agit également de réfléchir à l’importance des ressources humaines : nous avons besoin davantage de surveillants, de CPE et d’infirmières scolaires pour pouvoir recueillir les témoignages des jeunes.
Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation, envisage également d’augmenter les « cours d’empathie », inspirés du Danemark, un pays leader dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Le but est de sensibiliser les élèves à l’écoute des autres. De plus, une campagne de communication à l’intention des adultes (enseignants, parents, policiers, magistrats) est prévue pour remettre en question la minimisation de la parole des enfants.
« Couvre-feu numérique »
Enfin, une approche punitive sera adoptée, avec la question clé de la responsabilité des réseaux sociaux. Le mot d’ordre sera la fermeté. Plusieurs mesures peuvent être prises rapidement en cas de cyberharcèlement, notamment la confiscation du téléphone mobile de l’agresseur dès le début de la procédure judiciaire.
Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation, a également suggéré l’interdiction d’accès aux réseaux sociaux pour les jeunes impliqués, pendant plusieurs mois, ou uniquement pendant la nuit, en instaurant une sorte de « couvre-feu numérique ».
Il est également question de l’implémentation de « brigades anti-harcèlement » dans les rectorats. Ces brigades seraient composées de petits groupes de fonctionnaires formés spécifiquement pour intervenir en cas de problème, et soutenir les directeurs d’établissement.