Les premiers modèles de véhicules autonomes, qui permettent une conduite « sans contact manuel », sont finalement mis en vente au public en septembre 2023. Cependant, ils sont bien en dessous des attentes concernant le niveau de confort.
Après bon nombre d’incertitudes, les premières automobiles autonomes débarquent en septembre sur le marché. Leurs livraisons ont débuté il y a quelques temps en Allemagne et arriveront en France ainsi qu’aux États-Unis en novembre ou décembre. Ces automobiles dites « mains libres » sont classées comme véhicules autonomes de « niveau 3 ». Il n’est plus nécessaire de maintenir les mains sur le volant ou de se concentrer sur la route. Vous activez le système et vous pouvez vous adonner à la lecture d’un journal, à la visualisation d’un film ou à l’utilisation de votre téléphone, pendant que l’automobile se charge elle-même de la conduite.
Rouler à maximum 60 km/h, de jour uniquement
Bien que cela semble attrayant, les premiers modèles en vente, comme ceux de Mercedes par exemple, sont sérieusement limités. Il est interdit de l’activer sur une route où des piétons ou des cyclistes pourraient apparaître, seuls les axes rapides avec terre-plein central sont autorisés. De plus, la vitesse devra rester en dessous de 60 km/h.
Au final, les seules situations d’utilisation concernent les embouteillages, les autoroutes ou les routes nationales principales. Et même dans ces cas, uniquement pendant la journée, lorsque le temps est clément. Le système se désactive automatiquement si la nuit tombe, s’il pleut, ou s’il neige. Ce n’est pas réellement l’évolution du confort que nous espérions.
Le défi de la responsabilité du fabricant
Ces contraintes sont indépendantes de la loi, car en Europe, ce type de véhicules peut circuler en mode autonome jusqu’à 130 km/h. Si on pouvait atteindre cette vitesse, ce serait déjà une avancée considérable. Elle permettrait de se faire conduire tout en vaquant à d’autres occupations pendant une large part du trajet. Cependant, à date, aucun véhicule n’a encore été homologué à cette vitesse, probablement pour des raisons à la fois techniques et légales. En cas d’accident avec un véhicule en mode autonome, c’est le fabricant qui en est responsable. Ils choisissent donc logiquement de minimiser les risques.
Avec les modes pseudo-autonomes de nombreux véhicules actuels de niveau 2, on peut circuler jusqu’à 130 km/h et laisser l’automobile gérer la direction et l’accélérateur. Il faut toutefois maintenir les mains sur le volant et en cas d’accident, dans tous les cas, c’est le conducteur qui en est responsable.
La perspective d’une automobile pleinement autonome semble toujours aussi éloignée. On nous promettait une révolution, avec des modèles sans volant pour 2020, puis 2025. Aujourd’hui, on n’envisage plus rien avant 2030. Non seulement on s’est rendu compte que c’était techniquement beaucoup plus complexe qu’originellement pensé, mais le processus est également bloqué d’un point de vue légal, en raison de l’obligation d’assumer la responsabilité pénale en cas d’accident. Nous sommes donc encore loin du jour où l’on pourra faire une petite sieste au volant.