Suite à une brève interruption à la mi-août, le coût du diesel et de l’essence sans plomb connaît une nouvelle ascension. Cette hausse, déjà notable en juillet, pourrait se prolonger suite aux déclarations des représentants de l’Opep+, principalement l’Arabie Saoudite et la Russie.
Les conducteurs français n’ont eu qu’un bref soulagement. Malgré une réduction temporaire des coûts des carburants en août, les prix ont recommencé à augmenter depuis la rentrée. Entre le 25 août et le 1er septembre, le coût au litre du diesel a augmenté de près de 3,5 centimes pour atteindre presque 1,86 euros, tandis que le prix du sans-plomb 95 et du sans-plomb 98 a respectivement augmenté de plus de 2 centimes et approche symboliquement les 2 euros par litre.
Face à cette hausse, des appellations sont faites pour un soutien gouvernemental aux stations-service. Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, demande des réductions de prix de 15 à 20 centimes par litre. Cependant, cette idée a été rejetée par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui considère qu’une telle mesure serait irresponsable au moment où le gouvernement cherche à réduire ses dépenses pour équilibrer le budget de 2024. C’est pourquoi les prix pourraient encore augmenter pour les conducteurs dans les semaines à venir. Voici les raisons.
Du au fait de la production réduite de l’Arabie Saoudite
Pendant trois mois supplémentaires dans les derniers mois de l’année, l’Arabie Saoudite continuera de réduire sa production de pétrole d’un million de barils par jour, selon le Ministère de l’énergie du pays. Cette action est destinée à soutenir la stabilité des marchés pétroliers et sera réévaluée chaque mois en vue de réduire encore davantage la production ou de l’augmenter.
Cette décision de l’Arabie Saoudite, le premier exportateur mondial de pétrole brut, a été annoncé en juin lors d’une rencontre avec l’OPEP+ (qui comprend 23 pays producteurs de pétrole). Elle a pour objectif de maintenir les prix du pétrole à un niveau jugé suffisamment élevé, selon Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS et expert en énergie.
En raison de l’alignement de Moscou sur Riyad
La Russie, suivant l’exemple de l’Arabie Saoudite, va maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu’à la fin de 2023 afin de conserver la stabilité des marchés pétroliers. À la suite de ces annonces, les cours du Brent, la référence européenne pour le pétrole brut, ont franchi le seuil des 90 dollars le baril pour la première fois depuis novembre 2022.
Compte tenu de la production réduite en Arabie Saoudite et en Russie, et sachant que l’OPEP+ représente 40 % de la production mondiale de pétrole brut, l’on s’attend à un déficit de 2,7 millions de barils par jour par rapport à la demande au dernier trimestre de l’année.
Etant donné que la consommation est à son apogée historique
La situation est d’autant plus préoccupante que la consommation mondiale n’a jamais été aussi élevée. « En 2023, le monde va consommer plus de pétrole qu’il n’en a jamais consommé dans toute l’histoire », selon Francis Perrin. De plus, la reprise économique entraîne également une augmentation de la demande de pétrole, ce qui provoque une hausse des prix du pétrole.
Face à cette situation, la seule option de l’État pour réduire les prix serait de diminuer les taxes. Cependant, Francis Perrin pense qu’il est peu probable que cela se produise dans l’immédiat.