En juillet de l’année 2023, l’exécutif a intégré neuf nouveaux collaborateurs dans ses rangs. À l’aube de cette rentrée politique, ces ministres fraîchement nommés tentent toujours de se familiariser avec leurs nouvelles fonctions et de se positionner au sein de l’administration, tout cela sous l’ombre d’un chef d’État qui monopolise largement l’attention.
La première rentrée est toujours un défi, que l’on soit ministre ou écolier. Il faut du temps pour se préparer, revêtir son uniforme et comprendre ses responsabilités. Ainsi, on peut excuser quelques maladresses des novices de la politique, comme le récent invité du programme » 8h30″ de franceinfo, le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete. Cependant, le remaniement ministériel initié au début de l’été avait pour but de renforcer le gouvernement, d’équilibrer l’exécutif et d’offrir une plus grande visibilité et audibilité à ses ministres. Malgré cela, dans la majorité, de nombreux députés commencent à questionner l’efficacité de cette stratégie, non pas du fait des nouveaux arrivants, mais plutôt en raison du « Directeur », le Président Emmanuel Macron, qui occupe tout l’espace.
Le message envoyé par les rencontres de Saint-Denis
Ce phénomène a été renforcé par la mise en scène dramatique des fameuses rencontres de Saint-Denis, le 30 août dernier. Douze heures de discussion à huis clos entre le Président Macron et les leaders des différents partis politiques, sans ministres, sans conseillers, sans journalistes. Une brève annonce lors du Conseil des ministres la semaine suivante et un échange de lettres entre le Président et les dirigeants des partis. Certains membres du gouvernement se demandent encore quelle conversation secrète a pu avoir lieu, qui pourrait avoir un impact sur leur domaine de compétence. Emmanuel Macron n’aurait pas pu mieux leur faire comprendre qu’il gère absolument tout, et qu’ils doivent s’occuper du reste.
Non seulement les ministres novices sont-ils mis de côté par l’Élysée, mais les anciens ne sont pas non plus épargnés. Prenons l’exemple de Gabriel Attal. Habitué des cercles gouvernementaux mais nouveau à l’Éducation, la plupart de ses annonces de rentrée ont été faites par le Président lui-même. Élisabeth Borne et son ministre du Travail, Olivier Dussopt, n’ont même pas eu l’opportunité d’annoncer une prochaine conférence sociale. C’est Emmanuel Macron qui l’a réservée pour les dirigeants des partis. Il n’y a donc pas de quoi rendre les nouveaux venus au gouvernement trop envieux : apprendre à comprendre comment fonctionne l’exécutif, ils ne sont pas mieux lotis que les anciens.