En 2020, pendant la courte période de répit entre deux confinements, le film « Mise au vert » a été tourné, illustrant les péripéties d’une famille en villégiature au cœur du Vercors. Pour Yohann Charrin, le cinéaste à l’origine de ce projet qui lui tenait à cœur depuis sept ans, voir enfin ce premier long-métrage diffusé sur grand écran, « C’est un récit magnifique pour tous, ayant une belle conclusion ! »
Depuis vingt ans, Yohann Charrin gravite dans le monde du cinéma en tant que directeur de la photographie. Cependant, il accomplit désormais un rêve d’enfance avec la réalisation de son premier long-métrage, Mise au vert, une comédie à la fois sociale et familiale qui prend place dans les splendides paysages du Vercors. Le film sera distribué en salles à partir du 20 septembre.
C’est à Kap Films, distributeur indépendant de l’année, que nous avons rencontré Charrin. Ce film, fruit d’un travail hors des sentiers battus de la production cinématographique en France, le voit agité mais souriant à quelques jours de sa sortie. À franceinfo Culture, il décrit coulisses et détails de cette comédie légère et populaire, réalisée en trois semaines avec un budget modeste. Son savoir-faire et sa persévérance, ainsi que l’aide apportée par tous ceux qui se sont investis dans ce projet avec lui – techniciens, acteurs, distributeurs – ont permis au film de voir le jour.
L’origine d’une comédie verte
La famille de Charrin est originaire de Saint-Julien-En-Vercors, où ils ont hérité d’une petite bâtisse en pleine nature, sans eau ni électricité ni présence humaine. Lorsqu’ils ont décidé d’investir les lieux pour leurs vacances, ils ont découvert un marginal qui avait élu domicile dans la bâtisse, cultiver un potager et installer des récupérateurs d’eau. C’est cette confrontation avec l’homme qui s’estimait chez lui qui a donné à Charrin l’idée du scénario.
Le film est aussi imprégné de l’atmosphère du Vercors, un lieu que Charrin connaît bien et qui lui est cher. C’est également une région qu’il a toujours voulu utiliser comme décor pour un film. Dans l’histoire, une famille parisienne débarque dans la maison et rencontre un groupe entier de personnes à leur arrivée. Cela donne le coup d’envoi du scénario.
Le Vercors est également un lieu où les différences entre les habitants de longue date et les « néoruraux » sont bien marquées. Les vieux paysans voient souvent d’un mauvais oeil ces arrivants qui s’installent, adoptent un mode de vie écologique et leur donnent des leçons de culture bio. Charrin a donc eu l’idée de faire cohabiter ces diverses catégories de personnes, offrant une base idéale pour des scénarios comiques.
Un chemin long et sinueux vers la sortie en salle
Après une tentative d’obtenir un financement traditionnel à travers des acteurs de renom, Charrin a décidé de prendre les choses en main et de produire lui-même le film. Il s’est alors entouré d’amis techniciens et comédiens prêts à l’accompagner dans cette aventure. Le tournage du film s’est déroulé en un temps record sur l’été 2020, dans des conditions quelque peu compliquées.
Malgré une bonne réception lors de festivals en 2021, Charrin a rencontré des difficultés à trouver un distributeur pour son film. Les cinémas, fermés pour cause de pandémie, étaient déjà saturés de films en attente de sortie. Il a finalement pris contact avec KapFilms, un distributeur indépendant dirigé par Arnaud Kerneguez, qui n’hésite pas à prendre des risques pour la passion du cinéma.
La sortie en salle du film le 20 septembre est source d’angoisse pour Yohann Charrin. Mais malgré l’incertitude sur le nombre de salles qui diffuseront le film et la durée de sa projection, il se sent satisfait d’avoir atteint son but : réaliser son rêve d’enfance de voir son propre film en salle.