La direction des affaires tunisiennes a déclaré, le jeudi 19 octobre, que la 34ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a été supprimée. Initialement prévue pour se dérouler du 28 octobre au 4 novembre, cet événement a été annulé en signe de soutien pour le peuple Palestinien.
Jeudi dernier, le département tunisien des Affaires a révélé la suppression de la 34ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Prévu du 28 octobre au 4 novembre, cet événement a été annulé en signe de soutien aux Palestiniens.
Le Festival de cinéma de Carthage (JCC), exclusivement dédié à la réalisation arabe et africaine, occupe une place majeure dans l’évènementiel culturel annuel en Tunisie. Jeudi 19 octobre, le département tunisien des Affaires a dévoilé sa suppression. L’événement devait se dérouler du 28 octobre au 4 novembre.
« L’indifférence internationale »
« Par solidarité avec notre peuple palestinien frère et compte tenu de la situation humanitaire alarmante dans la bande de Gaza (…) suite à l’agression sioniste brutale, le département des Affaires culturelles a décidé d’abandonner la tenue de la 34e édition des JCC » d’après la déclaration du département. La Tunisie, qui a hébergé l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat de 1982 à 1994 suite à son retrait du Liban, a toujours manifesté son soutien à la cause palestinienne.
Mercredi 18 octobre, le président Kais Saied a condamné » un silence international » face aux » génocides » qu’inflige, selon lui, l’armée israélienne aux Palestiniens. Des manifestations ont été orchestrées à travers le pays pour condamner une attaque mortelle sur un hôpital de Gaza, mardi 17 octobre.
Décision sujette à débat
Des voix s’élèvent au sein du pays pour remettre en question cette annulation, comme le rapporte Jeune Afrique. Les médias tunisiens soulignent que plusieurs films palestiniens étaient prévus au programme du festival et que leur diffusion aurait permis de discuter du conflit actuel entre le Hamas et Israël.
Chiraz Ben Mrad, journaliste et critique de cinéma, a exprimé son dépit suite à l’annulation de cet événement majeur de la scène culturelle tunisienne. » Nous avions prévu un film palestinien exceptionnel de Mohamed Bakri en ouverture des JCC, un hommage au réalisateur palestinien Hany Abu Assaad, une rétrospective dédiée au réalisateur tunisien Jilani Saadi, deux hommages à deux pionniers du cinéma africain Sembene Ousmane et Ababacar Samb Makharam ainsi qu’une exceptionnelle rencontre avec le réalisateur iranien Mohsen Makhmalbaf et beaucoup d’autres rencontres et films qui auraient permis d’exprimer la solidarité envers le peuple palestinien« , rapporte-t-on dans sa publication Facebook.
La décision du département a aussi suscité de multiples réactions sur internet, comme le rapporte le média tunisien Business News. Surfeurs anonymes et figures publiques estiment qu’il est fondamental et bénéfique de se tourner vers la culture dans un contexte conflictuel, de faire découvrir à la jeunesse, la Palestine, son histoire, sa culture et ses artistes.
Nizar Bahloul, fondateur et directeur du journal électronique Business News, a rappelé que les médias occidentaux essayaient de sensibiliser la jeunesse à travers des documentaires, comme celui diffusé par la chaîne franco-allemande Arte sur la Shoah. Le festival de cinéma de Carthage avait déjà annoncé, lundi 16 octobre 2023, l’annulation de sa dimension festive pour sa 34ème édition.
Israël bombarde la bande de Gaza depuis le 7 octobre en réaction à une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël. Cette guerre, déclenchée par cette attaque, a déjà engendré des milliers de victimes.