Le vendredi dernier, Mohamed Lamine Aberouz a été appelé à comparaître afin de répondre aux accusations portées contre lui. Faisant preuve d’assurance et de précision, il a catégoriquement rejeté toute implication dans l’attentat survenu le 13 juin 2016. Il est important de souligner qu’il est le seul individu qui a été poursuivi dans cette affaire. Il est soupçonné d’avoir été complice dans l’assassinat d’un policier du nom de Jean-Baptiste Salvaing, ainsi que de sa compagne, Jessica Schneider.
« Je déclare fermement que je n’ai aucune responsabilité dans les actes de Larossi [Abballa]. Je maintiens ma déclaration », déclare Mohamed Lamine Aberouz lors de son interrogatoire au procès de l’attentat de Magnanville. Le président de la cour d’assises spéciale de Paris rappelle les charges qui pèsent contre lui : « complicité d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique », « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « complicité de séquestration en relation avec une entreprise terroriste ». Les enquêteurs le soupçonnent non seulement d’être au courant des projets de son ami Larossi Abballa, l’homme qui a assassiné le policier Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider, mais également de l’avoir aidé, car son ADN a été retrouvé sur l’ordinateur portable des victimes.
Depuis sa mise en examen, Mohamed Lamine Aberouz clame son innocence. Il affirme que Larossi Abballa, tué par le Raid le soir de l’attentat, « n’est plus de ce monde, on cherche un coupable à tout prix ». Il poursuit en disant qu’on cherche à ce que lui, aujourd’hui, réponde des actes de son ami. Il affirme ne jamais avoir légitimé quoi que ce soit sur la base de textes religieux et ne pas approuver les méthodes de l’Etat islamique.
Mohamed Lamine Aberouz s’exprime avec assurance et répond avec précision aux questions qui lui sont posées. Il affirme n’avoir jamais été informé des intentions de Larossi Abballa après sa sortie de prison en 2013. Il souligne que Larossi Abballa s’était engagé à ne plus entreprendre d’actions préjudiciables à sa famille et était resté tranquille pendant trois ans, ce qui a contribué à sa surprise et à sa sidération face à son acte.
Le président interroge Mohamed Lamine Aberouz sur la suppression de son compte Telegram après l’attaque. L’accusé explique qu’il a paniqué en voyant le visage de Larossi Abballa dans la vidéo de revendication diffusée sur les réseaux sociaux. Il explique qu’il a eu peur des répercussions et qu’il a supprimé son compte par peur.
Le président demande ensuite pourquoi Mohamed Lamine Aberouz a déposé certains objets chez un proche après l’attaque. L’accusé affirme que c’était pour éviter une perquisition et qu’il ne voulait pas que ses biens soient saisis. Il assure qu’il n’avait rien à se reprocher.
Le président aborde ensuite la question de l’ADN retrouvé sur l’ordinateur du couple de policiers. Mohamed Lamine Aberouz affirme que Larossi Abballa a pu déposer son ADN et explique en détail les conditions de sa garde à vue et la pression qu’il a subie.
La question de l’ADN reste en suspens et est la clé de voûte de la défense. Deux experts ont témoigné pour déterminer si cette trace prouve que l’accusé a touché à l’ordinateur du couple. Aucune réponse claire n’a été apportée et l’un des experts a même déclaré : « Nous ne pourrons jamais conclure définitivement » s’il y a eu transfert ou pas.
Mohamed Lamine Aberouz sait qu’il est en position de force sur ce sujet et que l’accusation, qui se base sur cette preuve, est sortie affaiblie de cette audience. Il regrette que le gant que portait Larossi Abballa le jour de l’attaque n’ait pas été expertisé. La défense pense que ce gant aurait pu être le vecteur du transfert de l’ADN de l’accusé. L’accusé rappelle à la cour que cette lacune doit être prise en compte dans sa décision.