Jean-Luc Mélenchon a été progressivement abandonné par les communistes, écologistes et socialistes. Sa façon de penser et son caractère pourraient être à l’origine de la débâcle de la gauche.
L’heure du dernier acte a sonné ! Qu’importent les termes prudentes employés par les partenaires tels que « suspension », « moratoire » pour le PS, ou encore la formulation d’une « assemblée des députés » du côté des écologistes, la réalité est évidente. C’est comparable à une situation de séparation conjugale où les deux parties tentent d’amortir le choc pour leurs progénitures en utilisant des termes doux, sauf qu’ici, ils tentent de faire passer la pilule aux électeurs de gauche. De toute évidence, tout est terminé.
En s’opposant fermement à catégoriser le groupe islamiste du Hamas en tant que « terroristes », Jean-Luc Mélenchon a mis fin au regroupement politique qu’il a lui-même créé en mai 2022. Un processus de réconciliation impliquerait qu’il présente ses excuses sincères, une démarche contraire à sa nature et à ses intentions. Pendant des mois, sur les questions de retraite, les émeutes et maintenant le Proche-Orient, l’objectif du leader insoumis était d’« accentuer les conflits ». Ainsi, il a non seulement réussi à créer des tensions au sein de la gauche, mais a également provoqué la rupture de la Nupes. Cependant, ce désastre pourrait s’avérer être une bonne nouvelle pour la gauche.
La déstabilisation de la gauche pourrait être liée à une crise de leadership
La gauche, en l’état de division actuelle, est destinée à l’échec et continuera à exhiber ses dissensions jusqu’aux élections européennes de juin, car elle s’y rend sans unité. Cependant, sous la domination de Jean-Luc Mélenchon, la gauche est tout aussi vouée à l’échec. Ses débordements, son agressivité et sa radicalité la mènent à l’impasse. Si la gauche réussit à se libérer du contrôle de son chef insoumis, elle pourrait potentiellement se reconstruire autour d’un plan d’action plus serein et fédérateur. C’est le pari qu’Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, a choisi de faire. Il rejette la théorie des « deux gauches irréconciliables » présentée autrefois par Manuel Valls, et souligne « un problème de fonctionnement » qui est directement liée à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon.
La problématique de la gauche ne serait peut-être pas une question d’irréconcilables divergences, mais celle d’un problème de leadership. Dans le passé, François Mitterrand et Lionel Jospin avaient réussi à unifier la gauche tout en faisant preuve de respect envers sa diversité. En 1981, alors que le mur de Berlin était toujours érigé, des modérés faisaient partie du même gouvernement que des communistes. Des années plus tard, ce gouvernement comprenait des personnages aussi divers que Dominique Strauss-Kahn et Jean-Claude Gayssot. En résumé, l’implosion de la Nupes est simplement une nouvelle illustration du célèbre proverbe chinois cité par Mao dans le Petit Livre Rouge : « La pourriture d’un poisson commence toujours par la tête ».