L’administration d’Elisabeth Borne ne subit pas de renversement. L’analyse du premier des deux segments du budget va désormais se dérouler au Sénat.
Comme prévu, Élisabeth Borne reste en place. Le vote des deux motions de censure déposées mercredi dernier n’a pas entraîné de renversement du gouvernement de la Première ministre, le vendredi 20 octobre. Ces motions ont fait suite à l’invocation de l’article 49.3 pour approuver la première partie du budget 2024 à l’Assemblée nationale. Le texte est désormais en passe d’être analysé au Sénat.
En termes de détail, seuls 89 parlementaires ont soutenu la motion de censure du Rassemblement national, pourtant, pour passer, cette dernière avait besoin de 289 suffrages, soit la moitié plus une voix de l’Assemblée nationale.
Davantage de 49.3 à prévoir
Cependant, la motion de censure déposée par La France insoumise, dans un contexte de tension au sein de la Nupes, a enregistré 219 votes, un nombre largement supérieur à celui de la motion du RN. Cette différence de voix est due au fait que les députés d’extrême droite ont voté en faveur de la motion des insoumis, l’inverse n’étant pas vrai : les députés LFI refusent systématiquement de soutenir une motion du RN.
En novembre prochain, le gouvernement envisage d’avoir de nouveau recours à l’article 49.3 pour faire accepter les autres projets budgétaires de l’automne, faute de majorité absolue. De nouvelles motions de censure pourraient être présentées par le RN et la LFI. Le sort d’Élisabeth Borne semble assuré, sauf vote massif des 61 députés Les Républicains, essentiel pour atteindre les 289 élus. La Première ministre a déjà utilisé l’arme constitutionnelle du 49.3 à treize reprises depuis son arrivée à Matignon en mai 2022. Elle a ainsi réussi à résister à vingt tentatives de censure.