Une enquête est actuellement en cours pour rechercher et rassembler des preuves de l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël. L’objectif est de documenter toutes les actions susceptibles de permettre des poursuites judiciaires. Les assaillants ont laissé derrière eux de nombreux indices, tant sur le plan matériel que sur le plan numérique. Il est essentiel de recueillir et d’analyser minutieusement ces traces afin de pouvoir établir les responsabilités et faire valoir les droits des victimes. Il s’agit d’un processus complexe nécessitant un travail d’équipe coordonné entre enquêteurs, experts en informatique et spécialistes juridiques. La rigueur et la précision sont de mise pour garantir la fiabilité des preuves recueillies, qui seront ensuite utilisées devant la justice. Cette démarche est cruciale pour assurer la transparence et la vérité dans cette affaire, en permettant d’apporter des éléments concrets et étayés pour étayer les poursuites envers les responsables de cette attaque. La collecte de preuves requiert donc une grande attention et une analyse approfondie des données afin de pouvoir reconstituer les faits et établir un dossier solide avant toute procédure judiciaire.
Suite aux attaques du Hamas le 7 octobre dernier, de nombreux éléments ont été laissés sur les lieux des tueries. C’est notamment le cas au Kibboutz de Be’eri, l’un des premiers endroits à avoir été attaqués, situé à seulement quatre kilomètres de la bande de Gaza. Cette attaque a causé la mort d’une centaine de personnes. Aujourd’hui, Be’eri est défiguré, avec certaines maisons détruites, calcinées et criblées d’impacts de balles.
Yossi Landau, membre de l’organisme caritatif israélien Zaka, a participé à la récupération des corps des habitants et des assaillants. Il explique avoir trouvé de nombreux éléments sur les lieux, tels que des plans, des téléphones, des caméras, des drapeaux de l’État Islamique, qu’il a remis à la police, à l’armée et aux forces de défense israéliennes.
Parmi les preuves récoltées, une vidéo provenant d’une caméra corporelle portée par un assaillant a été publiée par Tsahal. On y voit les assaillants, armés, marcher dans le kibboutz, tirant sur un pneu d’une ambulance, sur une victime dans sa cuisine et cherchant des habitants dans une maison. Ces éléments sont rassemblés par Israël afin de constituer des dossiers sur la nature et l’ampleur des horreurs commises, dans le but de les présenter devant les juridictions compétentes.
La qualification juridique de ces crimes pose question à l’échelle internationale. S’agit-il de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou d’un génocide ? Pour Yohan Garson, avocat spécialisé en droit international à Jérusalem, il ne fait aucun doute qu’il s’agit de crimes contre l’humanité. Selon lui, les crimes de guerre commencent par une guerre entre deux armées régulières de deux États souverains, et ensuite des crimes sont commis dans ce contexte. Les crimes contre l’humanité se distinguent par le fait que les civils sont visés délibérément en amont.
Israël pourrait donc saisir la Cour pénale internationale pour ces crimes contre l’humanité. Par ailleurs, des familles franco-israéliennes ont déposé plainte auprès du Parquet national antiterroriste en France. Certaines l’ont fait pour « crimes contre l’humanité » contre le Hamas, tandis qu’une autre plainte concerne un Franco-Israélien mort pendant son service militaire. Ces familles espèrent obtenir des informations supplémentaires que les autorités israéliennes ne pourraient pas forcément fournir.
L’organisation Elnet a également lancé une campagne à l’échelle européenne pour traduire en justice les terroristes du Hamas. Elle espère recevoir de nombreuses plaintes, qui ne cibleraient pas seulement l’entité palestinienne, mais également les civils palestiniens qui ont participé à ces massacres. Les personnes ayant financé le Hamas pendant des années pourraient également être poursuivies.
En ce qui concerne la bande de Gaza, sous les bombardements intensifs de l’armée israélienne, il reste à déterminer si cela relève d’un crime de guerre ou d’un crime contre l’humanité. L’ONU et Amnesty International tentent également de documenter ce conflit du côté de l’enclave, bien que cela soit difficile en raison de l’inaccessibilité des lieux.