La cheffe du gouvernement a procédé à la proclamation de ses décisions en réunissant un grand nombre d’édiles jeudi, dans le cadre impressionnant du grand amphithéâtre de la Sorbonne, dans la capitale française.
Points à noter
Elisabeth Borne promet une somme de 100 millions d’euros pour venir en aide dans la restauration et la reconstruction des zones destructrices par les émeutes récentes. Cette annonce intervient lors de l’intervention de la Première Ministre concernant les initiatives gouvernementales prises en réponse aux désordres urbains de juin lors de son discours le 26 octobre à la Sorbonne, à Paris. Elle avait invité pour l’occasion les maires des villes les plus affectées par ces émeutesqu’Emmanuel Macron avait précédemment reçus à l’Élysée début juillet. Les mesures révélées jeudi cherchent particulièrement à systématiser la sécurité des citoyens, avec une attention portée sur le support des familles et la consolidation de l’unité nationale.
Mise en place d’une « force d’action républicaine ». En face des maires, Elisabeth Borne suggère la création d’une « force d’action républicaine » dont le but sera de se pencher sérieusement et spécifiquement sur les problèmes que rencontrent certains quartiers pendant une période étendue. Elle ajoute : « Nous proposerons des solutions sur mesure, adaptées à vos régions. Le premier déploiement (…) sera exécuté d’ici la fin de l’année dans les villes de Besançon, Valence et Maubeuge ».
Pénalité considérablement augmentée en cas de transgression du couvre-feu. « Nous allons quintupler l’amende pour infraction au couvre-feu, la faisant passer à 750 euros », rapporte Elisabeth Borne. En complément, elle entend « demander au Parlement la possibilité d’assigner obligatoirement les jeunes délinquants dans des établissements d’éducation sous la supervision de la protection judiciaire de la jeunesse ». Dans certains cas, un « encadrement de jeunes délinquants par des militaires » sera considéré.
Rendre responsables les parents concernés. La dirigente gouvernementale envisage que « des stages de responsabilisation parentale ou des peines de travaux d’intérêt général soient appliquées aux parents qui négligent leur obligation éducative ». Elle ajoute également que « les deux parents, qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leurs enfants ou non » doivent être tenus « financièrement responsables des dégâts provoqués ».
Une semaine de violences. La fin juin a été marquée par une semaine de désordres urbains suite à la mort de Nahel, un adolescent tué lors d’une intervention policière à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ces émeutes, bien que de durée plus courte, ont surpassé en termes de dégâts celles de 2005. « Il faut s’engager à reciviliser », avait insisté Emmanuel Macron en août dernier. Le président avait auparavant parlé d’un « processus de décivilisation ».
Près de 2 000 condamnations. Les émeutiers de juin étaient principalement de jeunes hommes, peu éduqués, sans revendications idéologiques, d’après un rapport interministériel consulté par l’AFP. 79% des personnes mises en cause de l’échantillon étudié sont de nationalité française et nés pour les trois quarts en France. Au 1er août, 2 107 personnes avaient été jugées et 1 989, condamnées, dont 90% à une peine de prison, selon le ministère de la Justice.
Un comité ministériel des villes organisé vendredi. Le Comité interministériel des villes (CIV), plusieurs fois repoussé, se tiendra finalement vendredi à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Ce CIV aspire à trouver des solutions aux problèmes persistants des quartiers prioritaires, tant au niveau de l’emploi, du logement, de l’éducation ou des discriminations.