Le tribunal administratif de Poitiers a rendu un verdict selon lequel ces réserves désignées comme des solutions de substitution étaient « trop importantes » et « inadéquates » pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Deux projets récemment annulés en Poitou-Charentes par décision du tribunal administratif de Poitiers mettent en lumière la problématique des « méga-bassines ». Ces structures, destinées à stocker de l’eau pour l’irrigation agricole, sont vivement critiquées par les écologistes et certains agriculteurs pour leur impact sur la ressource en eau.
Ces projets prévoyaient la construction et l’exploitation de quinze retenues d’eau au total dans la région. Ces « méga-bassines » auraient pu stocker environ trois millions de mètres cubes d’eau, prélevée dans les nappes phréatiques pendant l’hiver pour être utilisée par les agriculteurs en période estivale, où la ressource est plus rare.
Cependant, le tribunal administratif de Poitiers a jugé ces projets « surdimensionnés » et inadaptés aux effets du changement climatique. Il a souligné que les calculs de volume des réserves reposaient sur des données anciennes qui ne reflétaient plus la réalité des prélèvements en eau des dernières années.
Les projets concernés étaient situés dans les bassins de l’Aume et de la Couture, ainsi que dans le sous-bassin de la Pallu. Le premier projet comprenait neuf « méga-bassines » pour un volume total de 1,64 million de mètres cubes d’eau, tandis que le second projet prévoyait six autres retenues pour un volume total de 1,48 million de mètres cubes.
Il est important de noter que cette décision n’affecte pas le projet de « méga-bassine » de Sainte-Soline, qui fait l’objet d’une contestation séparée. De violentes confrontations ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les opposants à ce projet.
Les associations qui ont déposé les recours se sont déclarées satisfaites de la décision du tribunal. Elles estiment que cette décision met fin à la désinformation autour des « méga-bassines » et représente une victoire pour la préservation de l’eau. La préfecture de la Vienne a annoncé qu’elle ferait appel de cette décision, tout comme les irrigants concernés par ces projets.
Pour l’instant, ces projets sont donc à l’arrêt. Les voies de recours ne sont pas suspensives, ce qui signifie que les travaux ne pourront pas avoir lieu pendant la procédure d’appel. Cette décision n’est pas isolée, d’autres projets de « méga-bassines » ont déjà été rejetés par les instances juridiques, notamment en Charente-Maritime.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Poitiers d’annuler ces projets de « méga-bassines » a suscité des réactions mitigées. Si les associations écologistes se félicitent de cette décision, les porteurs de projet et les agriculteurs concernés sont déçus et envisagent de faire appel.