Bien que les écrits du RN aient un ton d’accord général et peuvent occasionnellement sembler s’inspirer des idées d’autres groupes politiques, le parti poursuit ses efforts sans grande espérance de voir ses propositions retenues… Néanmoins, le mouvement présidé par Marine Le Pen cause un certain inconfort chez la majorité.
La « barrière » va-t-elle s’effondrer ? Le Rassemblement national (RN) démarre jeudi 12 octobre le cycle des niches parlementaires. Bien que ses propositions de textes soient en grande partie consensuelles et s’alignent parfois sur celle des autres partis sur des sujets tels que le soutien aux femmes atteintes d’endométriose, la réduction de la facture électrique des Français ou l’immigration, le RN pourrait, tout comme l’année précédente, ne pas réussir à obtenir un vote favorable… Mais tout cela dans le but de marquer l’opinion.
En effet, le parti de Marine Le Pen a jusqu’à minuit pour faire adopter une série de propositions de loi. Ainsi, dans un effort apparent pour prendre ses adversaires de vitesse, le Rassemblement National présente des textes presque sans équivoque qui pourrait mettre dans l’embarras les forces soutenant Emmanuel Macron, qui connaissaient un vent de stress ces derniers jours. Devant ces propositions de loi presque unanimes présentées par le parti d’extrême droite, le sénateur François Patriat soupçonne une stratégie d’embuscade. « C’est le champion de la récupération, mais qui reste après tout, en profondeur, raciste, xénophobe et qui tente de cacher sa véritable nature derrière quelques textes de loi. Le dilemme de voter ou non ce texte n’est pas réel « , conclut-il brusquement.
Cependant, en pratique, le problème s’est posé, mais les députés Renaissance ont choisi – par vote à main levée – lors d’une réunion de groupe de voter contre. Pour le ministre Clément Beaune, la « barrière de protection » est nécessaire : « Si nous avions suivi cette ligne, nous serions sortis de l’Union européenne, nous aurions été vaccinés avec le Spoutnik, nous aurions quitté la zone euro et l’extrême droite, c’est cela : la démagogie et, en bout de ligne, la catastrophe. Il faut toujours le rappeler aux Français« , plaide-t-il. Delta pourrait ne pas suffire, prévient le député David Amiel : « Je ne crois pas que la simple baisse du taux de chômage suffira à contrer le Rassemblement national. C’est un programme vraiment faible visant à s’adresser aux classes populaires et moyennes« , juge l’élu de Paris.
S’adresser aux classes populaires, diaboliser ou découvrir : poser la question est déjà indicatif. L’incertitude semble toujours peser sur la meilleure stratégie à adopter pour le parti présidentiel à l’Assemblée.