Dans une décision récente, le tribunal administratif de Paris a statué sur le recours déposé par les organisateurs de manifestations. Malheureusement pour ces derniers, le tribunal a décidé de rejeter leur demande, confirmant ainsi l’interdiction de manifester. Cependant, dans d’autres villes comme Orléans et Montpellier, la justice a pris une décision différente en annulant les interdictions prononcées par les préfets. Cette décision de justice a donc permis aux organisateurs de poursuivre leurs manifestations dans ces villes. Cela démontre une fois de plus la complexité et l’ambiguïté des décisions judiciaires, où une même demande peut recevoir des réponses divergentes selon le lieu et les acteurs impliqués.
La décision d’interdire la manifestation pro-palestinienne à Paris a été confirmée par la justice le samedi 28 octobre. Le tribunal administratif a rejeté le recours des organisateurs, soutenant ainsi la décision du préfet de Police de Paris, Laurent Nunez. Cette interdiction a suscité une réaction indignée de la part des avocats des organisateurs, qui dénoncent une « criminalisation du soutien à la Palestine ».
Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, avait annoncé dès jeudi qu’il interdirait cette manifestation, invoquant les propos tenus par les organisations ayant déclaré cet événement et qui pourraient laisser penser qu’elles soutiennent le Hamas.
Le juge des référés estime dans son ordonnance que cette manifestation pourrait engendrer des violences à l’encontre d’autres groupes ou des forces de l’ordre, ainsi que des dégradations de biens. Il met également en avant le fait que le cortège prévu se déroule dans des quartiers où se trouve une importante communauté juive ainsi que des lieux culturels et cultuels juifs.
La préfecture de police de Paris a mis en garde les éventuels manifestants sur les réseaux sociaux, les prévenant qu’ils risquent d’être interpellés ou verbalisés.
Outre les raisons spécifiques à la manifestation pro-palestinienne, le tribunal administratif de Paris s’appuie également sur le contexte sportif pour justifier sa décision. En effet, il souligne que les organisateurs ne sont pas en mesure d’évaluer le nombre de participants, qui peut varier de 5 000 à 50 000 personnes, ni d’assurer suffisamment leur sécurité, étant donné que les forces de police seront mobilisées pour assurer la sécurité de la finale de la Coupe du monde de rugby et d’autres manifestations.
Le préfet de police, Laurent Nunez, avait expliqué que cette décision n’était pas une question de maintien de l’ordre, mais plutôt morale. Il considère que le simple fait de pouvoir tenir des propos négationnistes, antisémites ou de soutien au terrorisme est un problème.
Dans d’autres villes de France, les manifestations de soutien à la Palestine ont été autorisées. Les tribunaux administratifs de Montpellier et Orléans ont annulé les arrêtés préfectoraux qui interdisaient ces rassemblements. À Montpellier, le rassemblement prévu à l’initiative de l’association « Libre Pensée » a été autorisé, sous la vigilance des organisateurs pour garantir un caractère statique et encadrer les participants. À Orléans, le rassemblement de soutien à la Palestine a également été autorisé.
À Grenoble, l’association France Palestine Solidarité a organisé un rassemblement pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Contrairement à la semaine précédente, la préfecture de l’Isère n’a pas interdit la manifestation.
À Périgueux, un rassemblement de 150 personnes s’est tenu devant le palais de justice pour réclamer une « paix juste et durable » entre Israéliens et Palestiniens. La sénatrice PCF, Marie-Claude Varaillas, présente lors de ce rassemblement, a condamné l’attaque du Hamas tout en soulignant que la population de Gaza payait un prix élevé en termes de vies humaines et de souffrances.