Manuel Valls donne des éclaircissements concernant la non-réexpédition de la famille de l’agresseur du lycée d’Arras, dont la demande d’asile avait été refusée en 2014.
Des querelles sans fondement sur un sujet dont il ne s’est pas occupé
C’est ce que Manuel Valls avance ce dimanche sur franceinfo, lors de l’interrogation sur la raison pour laquelle la famille du suspect principal de l’attentat terroriste d’Arras n’a pas été renvoyée en début d’année 2014, alors qu’il était encore ministre de l’Intérieur sous le gouvernement de François Hollande. Cette famille, originaire du Caucase et résidant à Rennes, avait été refusée dans sa demande d’asile et avait été conduite à Paris pour être embarquée sur un vol en direction de Moscou. Cependant, ils ont fait le choix, probablement soutenu par des associations ou des avocats, de ne pas monter dans cet avion.
En rétention mais non expulsés
Tandis que Mohammed M. et sa famille étaient alors placés dans un centre de rétention, il a été jugé par le bureau de Manuel Valls que cette famille, installée en France depuis plus de cinq ans et ayant des enfants en cours de scolarisation du CP au collège, répondait aux critères de ce que la circulaire Valls définit concernant les personnes en situation irrégulière, et notamment les expulsions d’enfants. Par conséquent, l’expulsion de la famille n’a pas été mise en œuvre. Manuel Valls insiste sur le fait qu’il ne pense pas que cette décision a été influencée par le lobbying des associations d’aide aux migrants, bien qu’il admette que cette pression existait bien à cette époque.
Comprendre l’itinéraire de radicalisation plus que le parcours d’immigration
« Je comprends qu’on se pose des questions, qu’on veuille comprendre et analyser le parcours migratoire suivi par cette famille, » déclare l’ancien Premier ministre socialiste. Toutefois, pour lui, c’est davantage le processus de radicalisation observé chez cet ancien étudiant du collège Gambetta qu’il convient de clarifier. Il revient notamment sur les déclarations d’un des collègues de Dominique Bernard, le professeur de français tragiquement assassiné. « Des signes de radicalisation sont apparus, de manière graduelle, et cela avait été signalé durant les cours », relate Martin Doussau, lors de son intervention dimanche sur franceinfo.
Les questions légitimes sur la remontée des informations
« Si nous avons ces informations, pourquoi ne sont-elles pas remontées plus rapidement ? Pourquoi n’instaurons-nous pas des procédures de protection plus précoces ? » interpelle Manuel Valls. « Toutes ces interrogations sont légitimes, et je m’efforce simplement de rétablir les faits. Évitons les polémiques inutiles et surtout, soyons totalement transparents envers nos concitoyens », conclut-il.