Le gouvernement iranien attribue l’assassinat du renommé réalisateur iranien Dariush Mehrjui et de sa conjointe à leur ex-jardinier. Toutefois, cette hypothèse suscite des interrogations au sein des membres de l’opposition.
Le célèbre metteur en scène iranien Dariush Mehrjui a subi une attaque fatale à l’arme blanche le 15 octobre, en compagnie de son épouse, par l’intermédiaire de l’ personne qui s’occupait de leur jardin autrefois, suite à un désaccord pécuniaire, selon les informations communiquées le 23 octobre par les autorités judiciaires iraniennes. « L’individu le plus soupçonné était jardinier au domicile de M. Mehrjui et lui en voulait pour des litiges d’ordre financier », a fait savoir le responsable de la justice de la province d’Alborz, située non loin de Téhéran, Hossein Fazeli-Erikandi. L’auteur du drame réclamait au réalisateur la somme de 300 millions de rials (environ 600 euros), d’après ses dires.
La nouvelle de la disparition de Dariush Mehrjui, figure emblématique du cinéma iranien, a provoqué un vif émoi en Iran. Il a été attaqué au couteau à l’âge de 83 ans, le 15 octobre, en même temps que son épouse Vahideh Mohammadifar, qui était scénariste et avait 54 ans, à leur domicile à Karaj, située à l’ouest de la capitale iranienne.
Le tribunal iranien indique que quatre individus sont accusés dans cet assassinat. Ils ont réussi à infiltrer la maison, et le jardinier précédemment employé a attaqué Dariush Mehrjui, qui était en train de regarder la télévision, avant de lui porter un coup de couteau à la gorge. L’épouse de ce dernier a trouvé la mort dans sa chambre.
Ils ressentaient une impression de surveillance et de menace
La version d’un différent financier ne convainc pas l’opposition en Iran. Selon elle, le couple avait exprimé à diverses reprises le sentiment d’être observé et en danger. Le public iranien a pu voir une vidéo circulant sur les médias sociaux où Dariush Mehrjui et Vahideh Mohammadifar chuchotent tous les deux « A bas la répression ! » avant que le metteur en scène n’avertisse par un « Faites attention ».
De nombreux professionnels du cinéma iranien, y compris Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, ont été présents aux obsèques de Mehrjui, réalisateur de La vache en 1969, et de son épouse qui se sont déroulées le 18 octobre à Téhéran.
Fondateur du courant novateur du cinéma iranien, Dariush Mehrjui constituait une autorité importante dans l’industrie du cinéma en Iran, malgré le fait que ses films ont subi toute sa vie durant la censure dans son pays, que ce soit sous le règne du shah d’Iran ou sous celui des ayatollahs. En plus de La vache, il a entre autres dirigé les tournages deMonsieur le candide (1970), Cycle (1974), Les locataires (1987), Hamoun (1990), Sara (1993), Pari (1995) et de Leila (1996).