Les parlementaires du groupe Renaissance s’efforcent depuis un certain temps de mettre un terme à la législation connue sous l’appellation « PLM », qui fait référence aux villes de Paris, Lyon et Marseille. Leur objectif est de donner aux citoyens de ces trois métropoles la possibilité de choisir directement leurs édiles lors des élections municipales prévues pour 2026. Ils envisagent de déposer une proposition de loi avant la fin de l’année 2023.
Le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale envisage de présenter une proposition de loi avant la fin de l’année afin d’abolir le système de vote « PLM », utilisé à Paris, Lyon et Marseille. Ce mécanisme de vote est unique en ce sens que les citoyens votent au sein de leur arrondissement pour élire des représentants qui siègent au conseil municipal. Ces élus votent ensuite pour élire le maire. Quels seront les changements prévus pour les élections municipales de 2026 ?
Mettre fin au système des « grands électeurs »
Depuis 1982, dans ces trois métropoles, les citoyens votent uniquement pour leur maire d’arrondissement ou de secteur, mais pas directement pour le candidat à la mairie centrale. Les sympathisants de Macron souhaitent modifier ce système. Ils proposent deux urnes : une pour le maire d’arrondissement et une autre pour le maire de la ville.
Ce n’est pas la première fois que ce sujet est évoqué : « Cela a été une question récurrente du premier mandat », confirme un ministre. En 2020, après l’échec d’Agnès Buzyn à Paris, la majorité voulait déjà réviser le système de vote. Mais les plans d’Emmanuel Macron pour transformer le Grand Paris, les interruptions dues à la COVID-19… ont freiné le processus. À l’automne dernier, le groupe Renaissance avait une fois de plus promis d’agir… sans succès. Mais maintenant, « c’est le bon moment », espèrent les supporters de Macron. « Nous voulions inclure Lyon et Marseille, et non nous limiter à Paris, c’est pour cela que cela a pris plus de temps », explique un député parisien.
Soutien de la droite et opposition de la gauche
Puisque les partisans de Macron n’ont plus la majorité absolue à l’Assemblée nationale depuis 2022, ils espèrent réussir avec l’aide du groupe LR. Rachida Dati, qui a des ambitions pour la mairie de Paris en 2026, prône le changement de règles et se vante d’avoir discuté de cela directement avec Emmanuel Macron. « C’est notre unique option pour défaire la gauche, » admet un leader LR. Un ministre préfère être « vigilant » concernant le soutien de la droite à cette réforme, car le débat sur les retraites a laissé des cicatrices.
Ce qui est certain, c’est que le camp Macron ne pourra pas compter sur le soutien de la gauche dans cette affaire. Paris, Lyon et Marseille sont actuellement détenues par la gauche avec Anne Hidalgo, Grégory Doucet et Benoît Payan à leur tête. Une élue parisienne critique sévèrement « les novices en magie » de droite et du centre qui veulent modifier les règles du jeu, simplement parce qu’« ils sont incapables de gagner des villes ».