Il n’est pas rare que le ministre de l’Intérieur convie des personnes à déjeuner, néanmoins, l’offre d’un repas aux 49 membres de la commission des Lois est un événement inhabituel, particulièrement quand celui-ci se produit seulement quelques jours avant le scrutin.
Gérald Darmanin met toutes les chances de son côté pour assurer l’adoption de sa loi sur l’Immigration. Malgré le rejet par Élisabeth Borne de la possibilité de suppression de l’article 3, qui prévoit la régularisation des travailleurs en situation irrégulière dans les professions en tension, le ministre de l’Intérieur ne recule pas. C’est une disposition qui suscite de fortes controverses et qui est refusée par les Républicains, dont les votes sont cruciaux pour obtenir la majorité au Sénat. Ainsi, dans le but de faciliter le passage en deuxième lecture du texte de loi au Sénat, Gérald Darmanin a invité tous les sénateurs concernés par cette question à un déjeuner, qui se tiendra jeudi 26 octobre à midi.
Les socialistes ne seront pas présents à la rencontre
Cette initiative cible spécifiquement les membres de la commission des Lois. Bien que cette stratégie de « charme » soit regardée avec suspicion par Les Républicains, majoritaire au Sénat, seulement deux de leurs représentants, le président de la Commission et le rapporteur du texte, seront présents. Le président du groupe de droite, Bruno Retailleau, se montre particulièrement sceptique, déclarant que les lois ne se conçoivent pas autour des tables à manger, mais dans les hémicycles.
Cependant, bien qu’être convié par le ministre de l’Intérieur n’est pas sans précédent, inviter les 49 membres de la commission des Lois à un déjeuner, spécialement quelques jours avant le débat dans l’hémicycle, est une démarche peu courante.
Alors que des membres du groupe Les Centristes, des communistes et des écologistes ont accepté d’assister à ce repas pour discuter une dernière fois du projet de loi, les socialistes ne seront pas de la partie. Ils considèrent en effet cette rencontre comme une imitation de dialogue et ont donc décidé de la boycotter.