Les photos diffusées par la plateforme Mediapart dévoilent le moment où le jeune homme reçoit un tir de LBD, ce qui a entraîné une amputation partielle de son crâne au début du mois de juillet. Ces images remettent en question la version donnée par les forces de l’ordre dans cette affaire.
L’affaire Hedi, qui a fait beaucoup parler cet été, concerne un jeune homme qui a été visé par un tir de LBD à Marseille, lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier. Suite à ces événements, Hedi a dû subir une amputation partielle du crâne. Les vidéos de surveillance publiées par Mediapart le 2 octobre remettent en question la version des policiers.
Les vidéos montrent deux silhouettes, identifiées comme étant Hedi et son ami, se promenant de nuit dans les rues de Marseille. Au détour d’une rue, ils se retrouvent face à face avec six policiers de la BAC en civil. Pris de peur après un coup de matraque des policiers, les deux amis se mettent à courir. On ne voit pas le coup de matraque sur les images, mais on distingue clairement les policiers courant après les deux jeunes hommes. Un autre agent situé en face tire alors sur le dos d’Hedi avec un LBD, le faisant tomber au sol.
Selon Me Jacques-Antoine Preziosi, l’avocat d’Hedi, les policiers affirment avoir agi en légitime défense, mais cette vidéo prouve qu’ils mentent depuis le début. L’avocat explique également que les images de meilleure qualité ont été confiées à un laboratoire scientifique pour être améliorées et synthétisées à partir de quatre vidéos différentes.
Quatre policiers sont mis en examen dans cette affaire. Le fonctionnaire suspecté d’avoir tiré avec un LBD a été remis en liberté le 1er septembre après une période de détention provisoire, mais il est actuellement placé sous contrôle judiciaire. Selon Jacques Preziosi, le bras gauche d’Hedi est légèrement atrophié.
L’avocat a également réagi aux propos du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui n’a pas souhaité commenter les vidéos publiées par Mediapart, mais a rappelé la présomption d’innocence de tous et son soutien à la police nationale. Jacques Preziosi estime que le ministre ne fait pas honneur à la police en général et qu’il joue son rôle de candidat à la présidence de la République.