Depuis 2015, l’association bénéficiait d’un agrément lui permettant de représenter légalement des affaires liées à la corruption et à des soupçons d’atteinte à la probité devant les tribunaux.
La cour administrative d’appel de Paris a confirmé le jeudi 16 novembre l’annulation de l’agrément permettant à l’association Anticor d’intervenir dans des dossiers de lutte contre la corruption. La cour a pris la décision du jugement du tribunal administratif de Paris qui avait annulé un arrêté signé par le Premier ministre Jean Castex en avril 2021, renouvelant pour trois ans l’agrément accordé à Anticor.
La présidente d’Anticor, Elise Van Beneden, a qualifié la situation de « complètement ubuesque » et a déclaré à l’AFP que « c’est vraiment n’importe quoi ».
Sans cet agrément, il sera très difficile pour l’association anticorruption d’agir en justice dans les affaires de corruption et de soupçons d’atteinte à la probité. En cas d’inaction du parquet, Anticor ne pourra plus déclencher de nouvelles poursuites et sa présence se verra remise en cause dans les affaires où l’association s’était constituée partie civile après avril 2021.
Créée en 2002, Anticor a été impliquée dans plus de 160 procédures, notamment celles concernant l’attribution de la Coupe du monde de football au Qatar, l’enquête pour prise illégale d’intérêts visant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, ou encore celle contre Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République. C’est pour ces raisons que le renouvellement de l’agrément était signé par Jean Castex et non par le ministre de la Justice. Malgré cette décision de la cour administrative d’appel de Paris, l’association n’exclut pas un nouveau recours devant le Conseil d’Etat.