La société française a l’intention de dévoiler les buts de sa branche électrique, baptisée Ampère, que la compagnie compte mettre en valeur à hauteur de 8 à 10 milliards d’euros.
Journée cruciale pour Ampère.
Aujourd’hui, mercredi 15 novembre, Luca de Méo, directeur général de Renault, présentera aux investisseurs la stratégie de sa nouvelle entreprise dédiée exclusivement à l’électrique. On prévoit qu’Ampère sera cotée en bourse au printemps de 2024 et qu’elle sera accessible à d’autres investisseurs, en plus de Renault.
AMPERE, THE EUROPEAN EV CHALLENGER, IS LAUNCHED.
Née du groupe @renaultgroup , Ampere est là pour révolutionner l’industrie des véhicules électriques. Notre objectif est clair : s’imposer comme un leader en Europe et proposer des véhicules électriques performants et durables à la portée de tous. pic.twitter.com/8w0kSryjEU— Ampère (@Ampère) 8 novembre 2023
On peut considérer Ampère comme une version française de Tesla avec ses différences distinctives. Alors que la start-up Tesla a 20 ans, Renault, créateur d’Ampère, est une entreprise historique remontant au XIXe siècle. Cette initiative fait signe d’une mutation importante, une « renaulution », comme la surnomme Luca de Meo. Il s’agit de faire de Renault, constructeur historique, un spécialiste du tout électrique, à l’image de Tesla. Autrement dit, Ampère sera une entreprise qui ne produit que des véhicules électriques et pourrait à termes fonctionner indépendamment.
Un pure player tout français, avec 11 000 employés
L’objectif est de voir Ampère cotée en bourse au printemps 2024. Si Renault restera actionnaire majoritaire, Nissan et Mitsubishi, ses alliés japonais, s’engagent déjà à y injecter 800 millions d’euros. Quant au spécialiste américain des semi-conducteurs et des logiciels, Qualcomm, il prévoit également de prendre une part dans le capital.
Renault espère évaluer Ampère entre 8 et 10 milliards d’euros. Cependant, si les investisseurs ne participent pas, l’introduction en bourse pourrait être annulée, prévient-on au sein de l’entreprise. L’entité devrait pour le moment, avoir le statut d’entreprise purement française, employant 11 000 personnes en France, dont plus d’un tiers sont des ingénieurs. Elle comptera 12 sites, dont trois usines dans les Hauts-de-France, à Douai, Maubeuge et Ruitz, ainsi que des centres techniques à Lardy, dans la région parisienne, ou à Toulouse.
Six modèles au catalogue, dont la R5
Ampère prévoit à terme de produire au moins six modèles, dont la célèbre R5 qui sera relancée en 2024, une mini-SUV qui rappelle la R4, la Mégane E-Tech, un Scenic électrique et sans doute un petit modèle du segment A, comme la Twingo. L’entreprise ambitionne de proposer des véhicules au prix le plus bas possible en diminuant de 40% les coûts de production et prévoit de produire un million de véhicules par an d’ici 2031.
Terme ambitieux pour le reste de l’activité de Renault qui regroupe les véhicules fonctionnant à l’essence ou au diesel. Une autre entité, Horse, gérée conjointement avec le chinois Geely, devrait être créée. Cette proposition suscite déjà des inquiétudes parmi les syndicats. En guise de protestation symbolique, la CGT a raison de se réunir mardi devant l’usine de Flins, dans les Yvelines.