Roselyne Bachelot appelle à la transformation de la marche contre l’antisémitisme, prévue le dimanche 12 novembre, en des actions palpables dans la vie de tous les jours, y compris dans le domaine sportif. L’ancienne dirigeante du ministère des Sports était l’invitée du Club Info.
Rassemblement contre l’antisémitisme : un engagement citoyen
Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre des Sports, a déclaré sur Franceinfo que la marche contre l’antisémitisme qui a eu lieu à Paris ce dimanche « était digne et marquante ». D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, ce mouvement a réuni 105 000 personnes à Paris et 182 000 individus ont participé à l’échelle nationale.
Selon Roselyne Bachelot, cette manifestation doit se « manifester » à travers des actions tangibles dans la vie quotidienne. L’ antisémitisme qui touche la société française est profondément ancré, insiste-t-elle. Elle appelle tout le monde à se mobiliser, y compris le monde sportif. Pour l’ancienne ministre, il est clair qu’il « faut que chaque organisme – clubs, organisateurs , fédérations -soient strictes et refusent toute manifestation d’antisémitisme ». Elle « exhorte très fermement le milieu sportif à être très alerte dans son rôle civique et à ne tolérer aucune manifestation d’antisémitisme, mais aussi de racisme ou d’homophobie ». Les sportifs ont une « image spéciale auprès des jeunes » et leur implication peut avoir un impact significatif. Pour cette raison, Roselyne Bachelot « les appelle vivement à prendre part à ce combat ».
« Nous sommes tous concernés par l’antisémitisme »
La lutte contre l’antisémitisme est bien évidemment de la responsabilité de tous. Roselyne Bachelot rappelle que « chaque citoyen français a l’obligation de défendre son compatriote juif. L’antisémitisme est une question qui nous affecte tous. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce sont des actions individuelles qui ont évité que la France ne soit entachée par la disgrâce du Vel’ d’Hiv' ». L’« antisémitisme est bien ancré, les préjugés de l’extrême droite sont bien connus, tout comme ceux d’une partie de la gauche – chacun de nous est dans une certaine mesure marqué par ce phénomène », admet l’ancienne ministre. « Dans mon jeune âge, j’ai fréquenté une école religieuse où on m’a appris que le peuple juif était un peuple responsable de la mort de Dieu – il a fallu des années pour effacer cette croyance de l’enseignement catholique », ajoute-t-elle.