Anciennement reconnu comme une figure de proue de la lutte contre le terrorisme, c’est cet individu qui, ayant occupé le rôle du premier procureur de France en 2021, a initié l’enquête judiciaire qui a conduit à ce jugement.
Le procès d’Éric Dupond-Moretti se poursuit devant la Cour de Justice de la République
Le procès du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, bat son plein pour le quatrième jour d’audition à la Cour de Justice de la République. Et avant même son arrivée dans le tribunal jeudi 9 novembre, le nom de François Molins, ancien procureur général à la Cour de cassation et figure phare de l’antiterrorisme en France, a déjà été évoqué à plusieurs reprises depuis le début de la semaine dans l’imposante salle de la Cour de Justice de la République.
Le procès controversé de Dupond-Moretti
Pour la première fois, un ministre en fonction – qui plus est le ministre de la Justice – fait face à un procès. Dupond-Moretti est accusé de prise illégale d’intérêt, on lui reproche d’avoir outrepassé sa fonction pour régler des contentieux personnels avec des juges avec qui il était en conflit durant sa carrière d’avocat en déclenchant des investigations administratives et disciplinaires à leur encontre. La défense d’Éric Dupond-Moretti est intransigeante lorsqu’elle invoque François Molins, figure éminente de l’institution judiciaire. Le ministre de la Justice affirme que le haut fonctionnaire lui aurait suggéré par l’intermédiaire de sa directrice de cabinet d’initier une enquête administrative contre le parquet national financier, pour par la suite exprimer son indignation dans une chronique parue dans le quotidien Le Monde, mettant en relief un éventuel conflit d’intérêt qui compromettrait l’indépendance de la justice.
Dupond Moretti est indigné : « Il fallait avoir l’audace », s’est-il exclamé au cours de l’interrogatoire. Il a qualifié la tribune de « scandaleuse » lors de son intervention à l’audience cette semaine. Le ministre assure que derrière cette affaire, François Molins désirait en réalité obtenir son poste de garde des Sceaux et n’aurait jamais accepté sa nomination. Son objectif, désormais, sera de renverser la situation, accusant son détracteur de chercher à se venger et illustrant une rivalité évidente entre les deux hommes. L’hostilité entre eux annonce un duel sous haute tension.