Mardi après-midi, ces assistants parlementaires ont cessé le travail pendant de nombreuses heures, pour protester contre leurs conditions de travail insatisfaisantes et l’absence d’organisme de représentation pour discuter avec leur hiérarchie.
Protestant contre leurs conditions de travail, une série de collaborateurs de l’Assemblée nationale se sont réunis devant le Parlement mardi 7 novembre en début d’après-midi. Deux députés communistes, Fabien Roussel et Sébastien Jumel, étaient présents pour soutenir le mouvement.
L’appel à la grève a été initié par le syndicat CGT-Collaborateurs Parlementaires. Le syndicat interpelle, dans une brochure, les députés qui « intimident en vue de licencier » un « collègue qui s’efforce d’appliquer les termes de leur contrat », en soulignant que « ceux qui sont chargés de la formulation du droit ne le respectent pas eux-mêmes ».
Au total, il existe environ 2 000 collaborateurs parlementaires, dont la moitié sont basés à Paris, les autres travaillant en circonscription. D’après la CGT, le nombre de « licenciements injustifiés maquillés en ruptures conventionnelles » est en hausse. « Plus d’un an après le début du XVIe mandat parlementaire, la situation est préoccupante. Les 577 députés employeurs font fi des lois au sein de leurs propres cabinets », déclare le syndicat.
« Pourquoi avoir des lois, des accords collectifs et consulter les syndicats si les parlementaires peuvent décider à leur gré de respecter ou non la législation ? »
CGT-CPdans un communiqué
La CGT plaide pour « un statut » et « des formations obligatoires »
Le syndicat déclare que les employés ont des problèmes pour faire appliquer les règles fondamentales du droit du travail. Pour ces collaborateurs de l’Assemblée nationale, la liste des plaintes est longue. Brian Blactot de la CGT-CP décrit la situation : « On note des heures supplémentaires qui ne sont ni payées ni déclarées, du harcèlement, un manque de respect du droit à la déconnexion, c’est-à-dire l’envoi de messages à toute heure et tout jour sans urgence. »
La CGT demande l’instauration d’un « statut pour les collaborateurs des parlementaires et des groupes, la mise en place d’un barème salarial, la reconnaissance de leurs compétences et la création de fiches de poste obligatoires ». Le syndicat exige également des « formations obligatoires pour les employeurs » qui dirigent des équipes souvent jeunes et particulièrement lorsque le rythme est soutenu. Sébastien Ramage de la CGT-CP explique que « Cette mandature est exceptionnelle. Des 49.3 sont lancés à tout va, ce qui parfois cause une désorientation dans le travail. Il y a une intensification du travail parlementaire, ce qui impacte notre travail. »
Selon sa collègue Manon Amirshahi, cette situation propice à des licenciements injustifiés : « Après la réforme des retraites, il y a un moment où on pousse les limites. Le code du travail est totalement ignoré. »
« On va épuiser des collègues et ensuite les jeter comme de vieilles chaussettes. Il y a un fort taux de rotation dans les cabinets parlementaires. »
Manon Amirshahi, secrétaire générale de la CGT-CPà franceinfo
Les députés communistes Fabien Roussel et Sébastien Jumel se sont associés à la manifestation des collaborateurs parlementaires près du Palais Bourbon. « Je ne suis l’ombre ni la main invisible de personne », a écrit Sébastien Jumel sur X. « En tant qu’ancien collaborateur, je souhaite exprimer ma solidarité envers ces employés qui sont essentiels au travail parlementaire et à la formulation de la loi », a commenté le député de la 6e circonscription de Seine-Maritime.