L’organisatrice nationale du parti Les Ecologistes a souligné l’omniprésence de ces véhicules dans la publicité.
La ville de Paris prépare un vote pour déterminer si les frais de stationnement augmenteront pour les véhicules de sport utilitaires (SUV). Toutefois, Marine Tondelier, membre du Parti écologiste en France, pense que la publicité joue un rôle important dans la promotion de ces types de véhicules. « Il m’est difficile d’accepter l’apologie des SUV à travers la publicité. Si on cumule la pub dans la presse française, on obtient l’équivalent de 18 pages d’un journal national chaque jour », a-t-elle déclaré le jeudi 16 novembre lors d’une intervention sur Sud Radio.
Quatre heures de publicités quotidiennes à la télévision dédiées aux SUV
Les affirmations de Marine Tondelier sont basées sur des faits. Elle cite un rapport de WWF publié en 2021 qui a passé en revue toutes les publicités diffusées en 2019. Il en a été déduit que les SUV étaient omniprésents dans les publicités cette année-là, soit 18 pages quotidiennes dans la presse écrite et 3 heures 50 minutes de publicité par jour à la télévision.
Selon les calculs du WWF, l’industrie automobile a consacré une somme pharaonique pour la publicité de ses SUV en 2019 : 1,8 milliard d’euros, soit près de la moitié du budget de publicité pour toute l’industrie cette année-là. Visiblement, ces nombreuses publicités semblent efficientes. En effet, les ventes de ces autos connaissent une augmentation significative ces dernières années. Ainsi, presque une voiture sur deux vendue en France est un SUV, soit précisément 45%, ce qui est une nette augmentation par rapport à la faible proportion de 10% relevée au début des années 2010.
Cependant, cette montée en flèche des ventes, que ce soit en France ou partout dans le monde, a un impact dommageable sur le climat. En 2019, l’Agence internationale de l’énergie a estimé que les SUV pourraient entraver la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie automobile, et ce en raison de leur poids plus conséquent qui entraîne une hausse de l’émission de CO2 et une consommation plus élevée, approximativement de 25% par rapport à une voiture standard.
Une publicité encadrée
Il fut un temps où la Convention citoyenne pour le climat aspirait à limiter les publicités pour les produits les plus polluants, en particulier les gros véhicules comme les SUV. Cependant, cette proposition n’a pas été adoptée. Néanmoins, une réglementation existe bel et bien pour les publicités de véhicules à moteur. En effet, depuis plus d’un an, ces publicités doivent intégrer le hashtag #SeDéplacerMoinsPolluer et afficher également le niveau d’émissions de CO2 du véhicule.